PARIS (Reuters) - Trois élus européens du MoDem visés par une enquête préliminaire à la suite de dénonciations sur leurs assistants parlementaires s'apprêtent à transmettre aux enquêteurs contrats et éléments prouvant la réalité du travail de ces salariés, a déclaré dimanche un responsable du parti centriste, confirmant une information du Journal du Dimanche.
Jean-Luc Bennhamias est l'objet d'un signalement au parquet de Paris d'un ex-salarié du MoDem, aujourd'hui membre du staff de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo qui dit n'avoir jamais travaillé pour l'eurodéputé alors qu'il a été en partie rémunéré par des fonds européens pendant près d'un an.
Marielle de Sarnez, aujourd'hui ministre des Affaires européennes, et Robert Rochefort, écarté de la direction du MoDem en 2016 à la suite d'une affaire d'exhibition sexuelle, ont pour leur part été dénoncés, comme 18 autres eurodéputés d'autres partis, par une collègue du Front national.
Marielle de Sarnez, Jean-Luc Bennhamias et Robert Rochefort "réunissent en ce moment toutes les pièces montrant le travail de leurs assistants locaux", a précisé à Reuters un avocat du MoDem, Pierre Casanova, selon qui la date à laquelle elles seront communiquées aux enquêteurs n'est pas encore calée.
Le Journal du Dimanche évoque pour sa part une remise de ces dossiers aux enquêteurs dès lundi.
Selon le porte-parole du MoDem, Yann Wehrling, et son secrétaire général, Marc Fesneau, une note explicitant la différence entre assistants "accrédités" auprès du Parlement européen et "locaux" sera également transmise aux enquêteurs.
Le MoDem, présidé par le ministre de la Justice, François Bayrou, conteste les accusations selon lesquelles les assistants de ses eurodéputés travaillaient exclusivement pour la formation centriste tout en étant en partie payés sur fonds européens.
Une ancienne secrétaire de François Bayrou et de Marielle de Sarnez figure parmi ces salariés, confirme-t-on au MoDem. Selon Marc Fesneau, cela concerne au total moins de dix personnes.
"Nous allons remettre aux enquêteurs, comme ils le demandent, les contrats de travail de ces personnes", a ajouté Yann Wehrling. "Nous allons faire la démonstration qu'elles travaillaient bien pour nos eurodéputés. Nous voulons que ce soit la justice qui le dise et le plus vite sera le mieux."
(Emmanuel Jarry)