MARSEILLE, Bouches-du-Rhône (Reuters) - Une ancienne base sous-marine allemande, construite en 1943 sur le port de Marseille, va être réhabilitée afin d'accueillir un centre de données informatiques, dont une première tranche devrait être opérationnelle dès le 1er mars 2020.
La "Base Martha", qui devait faire partie du "Mur de la Méditerranée" - un système de fortifications côtières allemandes allant de Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales, à Menton, sur la Côte d'Azur - n’a jamais été achevée ni mise en eau.
Alors qu'elle devait accueillir quatorze "U-Boat" de classe 4 longs de 35 mètres, elle a surtout servi pendant l'occupation de prison militaire pour l’armée allemande.
Cet imposant bâtiment de 250 mètres de long sur plusieurs étages dispose de murs de béton brut de 2,85 mètres et d’une épaisseur de toiture de 5 mètres lui permettant de résister aux bombardements.
C'est sur cette base que le groupe européen Interxion, dont le siège est à Amsterdam, a choisi d'installer 6.800 mètres carrés de salles blanches où ses clients pourront installer leurs machines de stockage en toute sécurité.
La société, qui dispose déjà de deux "Data Centers" à Marseille, investira 140 millions d’euros dans le projet de réhabilitation de ce site un peu inhabituel.
"Ce n’est pas notre métier de rénover des bâtiments historiques comme celui-là, d’habitude nous construisons du neuf. Mais c’était une occasion, le port de Marseille est une porte d’accès télécom, cloud et numérique stratégique entre l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie", a déclaré à la presse Fabrice Coquio, président d'Interxion France.
"Là, nous sommes au bon endroit, près de la mer dans une ville qui est le second hub de France après Paris et le dixième mondial grâce aux treize câbles sous-marins ou terrestres qui y arrivent », a-t-il poursuivi.
Après guerre, ce bâtiment à l'abandon a servi d'entrepôt de stockage, le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), son propriétaire, renonçant à le raser en raison du coût astronomique d'une telle opération.
Interxion France, qui a confié ce chantier au groupe Bouygues (PA:BOUY), a signé une convention avec le GPMM lui permettant d'occuper le bâtiment pendant 49 ans.
(Marc Leras, édité par Jean-Michel Bélot)