PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a annoncé lundi avoir ouvert une enquête sur des soupçons d'"abus de biens sociaux" et de "blanchiment d'argent" au sein de GFG Alliance, le conglomérat du magnat des matières premières Sanjeev Gupta.
L'enquête s'inscrit dans le contexte d'investigations plus larges menées en Grande-Bretagne par le Serious Fraud Office (SFO), l'équivalent britannique du parquet national financier.
Elle se déroule alors que Sanjeev Gupta s'emploie à trouver de nouvelles sources de financement pour son réseau de sociétés dans les secteurs de l'acier, de l'aluminium et de l'énergie depuis le dépôt de bilan de la société financière Greensill Capital.
Il est apparu à cette occasion que GFG devait à son principal créditeur quelque 5 milliards de dollars.
Selon le parquet de Paris, le volet français de l'enquête porte sur "diverses opérations au sein du groupe".
L'une d'elles serait l'octroi par Greensill d'un prêt garanti par l'Etat de 18 millions d'euros à une entreprise rachetée par GFG, la Fonderie de Poitou Aluminium, qui fabriquait des pièces détachées automobiles.
Selon des employés de l'usine qui ont fait un signalement, cette somme s'est volatilisée peu de temps après avoir été versée. Le parquet de Poitiers s'est dessaisi de l'enquête en juillet au profit du parquet de Paris, a précisé ce dernier à Reuters.
Réagissant à des informations d'abord publiées par le Financial Times, GFG a dit dans un communiqué "ne pas être au courant d'une telle enquête et rejeter toute suggestion de mauvais agissement en France".
GFG avait racheté en 2018 la première fonderie d'Europe, Aluminium Dunkerque, mais le fonds d'investissement American Industrial Partners (AIP) a dit en avoir pris le contrôle au début du mois dernier à la faveur de la restructuration de la dette de GFG, et avec l'accord des autorités françaises.
(Reportage de Gus Trompiz ; version française Claude Chendjou et Tangi Salaün, édité par Bertrand Boucey)