MARSEILLE (Reuters) - Les secours étaient à la recherche de dix personnes, lundi, après l'effondrement de deux immeubles d'habitation mitoyens dans le centre-ville de Marseille, lors duquel deux personnes ont été légèrement blessées selon un premier bilan.
Les autorités tentent de retrouver la trace de huit habitants de l'un des édifices détruits et de deux passants, selon un décompte donné dans la soirée par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui s'est rendu sur les lieux.
"Je suis peu optimiste sur la situation", a-t-il déclaré à la presse, tout en soulignant qu'il fallait prendre le nombre de disparus "au conditionnel".
Selon le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, Renaud Muselier, les deux passants recherchés ont été aperçus sur des images de vidéosurveillance peu avant l'effondrement mais on ne sait pas si elles se trouvaient encore dans la rue au moment précis où les immeubles sont tombés.
"Les chiens n'ont pas trouvé de piste, les drones thermiques n'ont pas réagi, donc on peut avoir un peu d'espoir", a-t-il déclaré à BFM TV. "Pour autant, c'est assez inquiétant."
"Ce qui compte c'est que l'on trouve le moins de morts possible, mais nous pensons qu'il y en aura", a pour sa part déclaré le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, à la presse.
Deux blessés légers, a priori des passants, ont été pris en charge par les secours.
Les deux immeubles se trouvaient rue d'Aubagne, dans le 1er arrondissement de Marseille, au coeur de la ville.
Fragilisé, un troisième édifice, préalablement évacué, s'est en grande partie écroulé à son tour en milieu d'après-midi, soulevant un épais nuage de poussière.
Dans un communiqué, la mairie de Marseille précise que l'un des deux immeubles effondrés dans la matinée avait été "muré et sécurisé afin d'en empêcher l'accès" tandis que le second avait "donné lieu à la réalisation de travaux de confortement permettant la réintégration des occupants".
Ces travaux, effectués le 18 octobre, auraient permis le retour des occupants de neuf des 12 logements de l'immeuble, dit-on de source proche du dossier.
Selon la municipalité, les fortes pluies qui se sont abattues sur Marseille ces derniers jours pourraient être à l'origine du sinistre.
"C'est les maisons des pauvres qui tombent et ce n'est pas un hasard", a déclaré à la presse le député de Marseille Jean-Luc Mélenchon, qui s'est rendu sur place.
Le chef de file de La France insoumise a proposé d'instaurer un "permis de louer" car, a-t-il justifié, "il n'est pas normal que des gens puissent louer des taudis".
Une centaine de marins-pompiers et une trentaine de véhicules ont été engagés dans les opérations d'assistance, une intervention particulièrement délicate, selon les secours, en raison de la "fragilisation des immeubles adjacents".
(Jean-François Rosnoblet avec Simon Carraud à Paris, édité par Yves Clarisse et Danielle Rouquié)