PARIS (Reuters) - Un millier de migrants se trouvent toujours en situation d'"errance" à Paris et en Seine-Saint-Denis malgré le souhait exprimé en juillet par Emmanuel Macron de ne plus avoir d'ici la fin de l'année "des hommes et des femmes dans les rues", rapporte jeudi Médecins du Monde.
"Alors que les températures baissent et que l'hiver approche, environ 1.000 migrants sont encore aujourd’hui en errance dans les rues de Paris, dispersés dans le Nord-Est parisien et en Seine-Saint-Denis", indique l'organisation dans un communiqué commun avec Médecins sans frontières.
Ces migrants "tentent de trouver des abris dissimulés mais proches" du centre de premier accueil (CPA) de la porte de la Chapelle, dans le nord de la capitale, ajoutent les deux organisations.
Créé il y a un an, ce "sas" de 400 places, dont l'objectif était d'éviter l'apparition de nouveaux campements sauvages à Paris en offrant une prise en charge immédiate des migrants, est saturé.
Faute de places suffisantes, de nouveaux campements sont apparus avant d'être évacués, cet été, par les forces de l'ordre.
"Avec l’arrivée de l’hiver, l'heure n’est plus aux effets d’annonce", estime Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde France. "L’hébergement d’urgence et l’ouverture rapide de centres d’accueil supplémentaires proposant une protection et un accompagnement adapté sont essentiels".
"Il faut que les pouvoirs publics agissent et au plus vite", ajoute-t-elle dans le communiqué.
Lors d'un déplacement à Orléans le 27 juillet, Emmanuel Macron avait tracé les grandes lignes de sa politique d'accueil des migrants. La politique d'accueil en France est régulièrement pointée du doigt par les militants des droits de l'Homme et le défenseur des droits, Jacques Toubon.
"Je ne veux plus, d'ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus", avait dit le chef de l'Etat. "C’est une question de dignité, c’est une question d’humanité et d’efficacité là aussi."
"Mais je veux que partout où sont construits ces hébergements d'urgence qui permettent de les accueillir, il y ait les dispositions administratives qui permettent de traiter leur dossier", avait-il ajouté.
Contacté par Reuters, l'entourage du chef de l'Etat n'était pas disponible dans l'immédiat.
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)