PARIS (Reuters) - Le ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a lancé lundi un plan tirant les enseignements des attentats de 2015 et visant à pouvoir riposter plus rapidement à d'éventuelles attaques terroristes à Paris mais aussi en province.
Le dispositif passe par un renforcement des brigades anticriminalité (BAC) de la police et des pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG).
Ces unités pourront être mobilisées dans un délai de vingt minutes à n'importe quel endroit du pays.
"La menace est à un niveau le plus élevé qu'elle n'a jamais été", a répété Bernard Cazeneuve, soulignant que chaque Français devait pouvoir bénéficier du "même niveau de sécurité", où qu'il vive sur le territoire.
"Les BAC et les PSIG doivent pouvoir intervenir le plus rapidement possible en renfort des premières patrouilles engagées, notamment lorsque nous sommes confrontés à des tueries de masse", a-t-il ajouté lors d'un déplacement à la BAC du XXe arrondissement de Paris.
Paris et sa région ne sont pas les seules cibles potentielles des djihadistes, comme l'ont démontré la décapitation d'un chef d'entreprise en Isère en juin 2015 et l'attaque d'un commissariat à Joué-les-Tours en 2014.
Les attentats de 2015 ont également montré que les BAC, qui sont constamment en patrouille, étaient les premières à arriver sur les lieux des attaques mais qu'elles étaient presque impuissantes face à des terroristes disposant d'armes de guerre.
LES POLICIERS SONT DES CIBLES POTENTIELLES
Le but est d'obtenir "un maillage resserré, ainsi qu’une articulation très fine entre police et gendarmerie, afin que l'ensemble du territoire soit couvert", a dit Bernard Cazeneuve.
Il a souligné que, plus largement, le seul fait de porter l'uniforme faisait désormais des policiers "des cibles" et que les malfaiteurs avaient eux aussi recours à des armes lourdes.
Les équipements des BAC et des PSIG seront donc renforcés au plus tard d'ici juin pour leur permettre d'intervenir sans attendre l'arrivée du Raid ou des gendarmes d'élite du GIGN, qui sont projetables au besoin par moyens aériens.
Elles seront dotées de boucliers balistiques souples, de fusils d'assaut allemands HK G36, de lanceurs de balles de défense et de grenades de désencerclement, avec des stocks de munitions renforcés.
Dans la police, chacun des membres des 1.745 équipes de la BAC aura en outre à sa disposition un casque balistique et des protections pour d'autres parties du corps.
Enfin, le parc automobile sera modernisé, avec la livraison d'ici la fin du mois de mai dans les services parisiens de 65 nouveaux véhicules équipés d'un coffre sécurisé.
"En tout, nous aurons ainsi consacré 17 millions d’euros à l’optimisation des équipements des BAC et des PSIG", a précisé Bernard Cazeneuve.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)