PARIS (Reuters) - Une quarantaine de personnes ont empêché mardi soir à Paris une avant-première de "J'accuse", le dernier film de Roman Polanski, à la suite de nouvelles accusations de viol contre le réalisateur franco-polonais.
Le film devait être projeté au Champo, un cinéma d'art et essai du Ve arrondissement. L'accès à la salle a été bloqué par des manifestantes, derrière une banderole "Polanski violeur, cinémas coupables, public complice".
"L'annulation de cette projection n'est pas une victoire, ce sera une victoire quand l'impunité des violeurs prendra fin", a déclaré au micro de France Info la militante féministe Chloe Madesta.
D'autres avant-premières ont pu avoir lieu.
Le film de Polanski sur l'affaire Dreyfus sort alors qu'une photographe française, Valentine Monnier, dans une lettre ouverte publiée vendredi dans Le Parisien, accuse le cinéaste de l'avoir violée en 1975, alors qu'elle avait 18 ans, lors d'un séjour au ski à Gstaad, en Suisse.
Polanski, par l'intermédiaire de son avocat Hervé Témime, a démenti ces accusations.
Le cinéaste a pareillement démenti par le passé des accusations similaires portées contre lui, dont l'impact a été relancé par le mouvement #MeToo.
En octobre 2017, des manifestants avaient perturbé l'ouverture d'une rétrospective de son oeuvre à la Cinémathèque française à Paris.
Le cinéaste a par ailleurs été expulsé l'an dernier de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, qui décerne chaque année les Oscars à Hollywood.
Polanski a fui les Etats-Unis en 1978 après avoir plaidé coupable l'année précédente de relations sexuelles illégales avec une mineure âgée de 13 ans à Los Angeles.
Il ne s'est pas rendu au dernier Festival de Venise, cet été, où son film a remporté un Lion d'argent.
(Geert De Clercq et Henri-Pierre Andre)