PARIS (Reuters) - Une perquisition a eu lieu jeudi dans les locaux parisiens de la "Revue des deux mondes", au centre de l'enquête sur les activités de l'épouse de François Fillon, a-t-on appris samedi de source proche de l'enquête.
Les policiers, saisis mercredi d'une enquête préliminaire, cherchent à déterminer si Penelope Fillon a bénéficié d'emplois fictifs au sein de cette revue et en tant qu'attachée parlementaire, comme le suggère le Canard enchaîné.
Selon l'hebdomadaire satirique, l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle a été rémunérée 500.000 euros pour son travail auprès de son mari puis de son suppléant et 100.000 euros pour sa collaboration à la "Revue des deux mondes".
L'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire du titre et ami de François Fillon, était présent lors de la perquisition effectuée jeudi, précise-t-on de source proche de l'enquête, confirmant des informations d'Europe 1.
Les enquêteurs ont par ailleurs saisi le dossier de François Fillon à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, contenant notamment ses déclarations de patrimoine, a-t-on confirmé samedi auprès de cette institution indépendante.
Ils ont également commencé vendredi à entendre des témoins, l'ex-directeur de la "Revue des deux mondes" Michel Crépu et la journaliste Christine Kelly, auteure de la première biographie de François Fillon.
Michel Crépu avait auparavant déclaré à la presse que Penelope Fillon n'avait rédigé en un peu plus d'un an et demi que "deux notes de lecture" de moins d'une page chacune.
A moins de trois mois du premier tour de la présidentielle, l'affaire a vite pris de l'ampleur: la polémique a embrasé la classe politique et, mercredi, le Parquet national financier a ouvert une enquête pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits.
Toute la question pour le camp Fillon est de savoir si les enquêteurs parviendront à faire rapidement la lumière sur le dossier, sans quoi les soupçons risquent d'empoisonner toute sa campagne, jusqu'en avril-mai.
Le candidat, qui nie toute irrégularité dans les emplois de son épouse et parle de "calomnies", a lui-même déclaré qu'il renoncerait à la présidentielle s'il était mis en examen.
Il doit tenir dimanche, à Paris, son meeting de lancement de campagne.
(Simon Carraud avec service France, édité par Jean-Philippe Lefief)