GÖTEBORG, Suède (Reuters) - Emmanuel Macron a dit vendredi sa "honte" alors que la parole sur les violences sexuelles se libère en France et dans de nombreux pays, et il a appelé les victimes à saisir la justice.
La lutte contre ces violences est une priorité du quinquennat, a dit le président français, interpellé récemment sur ce sujet par des femmes.
Face à la multiplication des témoignages, "nous avons ressenti la même honte", a-t-il répondu, en anglais, à une question adressée au Premier ministre suédois, Stefan Löfven, lors d'un point de presse après un conseil européen à Göteborg.
"C'est une violence insoutenable, je pense que nous devons changer tout l'état d'esprit de la société", a-t-il ajouté. "Nous devons tuer cette pulsion de dominer les autres qu'ont certains hommes."
Pour enrayer cette violence, il faut éduquer les jeunes et l'ensemble de la population et le débat public est nécessaire, a-t-il dit. Mais ce débat ne doit pas remplacer l'action de la justice.
"Allez voir la police, saisissez la justice", a poursuivi le président français, car les auteurs "doivent être punis, pas simplement blâmés".
Le chef de l'Etat prononcera un discours sur le sujet le 25 novembre prochain, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
Le nombre de plaintes pour violences sexuelles a augmenté de 30% en octobre en France, dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein, magnat de Hollywood accusé par plusieurs actrices et mannequins de harcèlement et d'agressions sexuelles.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a assuré que la justice avait les moyens de faire face à cette hausse et a évoqué la possibilité que les victimes de violences sexuelles puissent déposer des "pré-plaintes" sur internet.
(Jean-Baptiste Vey à Paris, avec les journalistes de Reuters à Göteborg, édité par Sophie Louet)