VALENCE, Drôme (Reuters) - Laurent Wauquiez a pressé jeudi Emmanuel Macron de débattre directement avec les Français, faute de quoi la consultation nationale lancée pour répondre à la crise des "Gilets jaunes" se soldera selon lui par un échec.
"Je mets en garde le président de la République : un débat c’est aller échanger directement avec les Français", a dit le président des Républicains (LR) après une rencontre-débat avec des maires et en sa présence, à Valence (Drôme).
"Le président de la République aujourd’hui doit changer", a ajouté le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, invitant le chef de l'Etat à dialoguer "sans filtre" en sortant de sa "bulle".
Les deux dirigeants politiques se sont entretenus pour la première fois en tête à tête jeudi à la préfecture de Valence avant le déjeuner-débat auquel ont été conviés des élus locaux.
Ce rendez-vous s'inscrit dans le cadre du "grand débat national" qu'Emmanuel Macron a ouvert la semaine dernière en répondant par deux fois à plusieurs centaines de maires de zones rurales, d'abord dans l'Eure puis dans le Lot.
Avant cette rencontre, Laurent Wauquiez a régulièrement attaqué, parfois en des termes virulents, le chef de l'Etat, auquel il a par exemple reproché, selon ses mots, sa "haine de la province" et son "désert de l'âme".
Depuis son intronisation à la tête de LR, il y a un peu plus d'un an, il a également instruit le procès en "déconnexion" d'Emmanuel Macron, dont les erreurs auraient abouti in fine à la crise des "Gilets jaunes".
(Catherine Lagrange, avec Simon Carraud et Jean-Baptiste Vey à Paris, édité par Yves Clarisse)