L'Italie a emprunté mercredi 5,74 milliards d'euros à moyen et long terme à des taux en forte hausse dans un marché très nerveux en raison notamment de fortes tensions sur l'Espagne liées aux inquiétudes concernant son secteur bancaire.
Dans le détail, le Trésor italien a émis pour 3,39 milliards d'euros d'obligations à cinq ans, proche de son objectif maximum (3,5 mds), à un taux qui a grimpé à 5,66% contre 4,86% lors d'une émission similaire le 27 avril.
Il a émis en outre pour 2,34 milliards d'obligations à 10 ans, soit en milieu de la fourchette visée (2 à 2,75 mds), à un taux qui a atteint 6,03% contre 5,84%.
Globalement, le Trésor est resté bien en-deçà de son objectif maximal de 6,25 milliards d'euros. Même si les experts ont jugé la demande correcte, d'autres ont noté qu'elle était un peu plus faible qu'à l'ordinaire, compte tenu du caractère attractif des taux concédés lors de cette opération.
"Les opérateurs restent très prudents car les trois prochaines semaines seront cruciales pour l'avenir de l'union monétaire" européenne, a estimé Annalisa Piazza, stratégiste pour Newedge.
Le marché obligataire est secoué par les craintes des investisseurs à l'égard de l'état de santé du secteur bancaire espagnol, ce qui a entraîné de fortes tensions des taux espagnols et des taux italiens dans leur sillage.
La firme spécialisée Spiro Sovereign Strategy a notamment expliqué la hausse des taux d'emprunt concédés par Rome par "ses gros besoins de financement et la nécessité pour ce pays d'émettre davantage d'obligations à long terme".
La bourse a pâti de cette envolée des coûts de financement pour l'Etat italien et reculait de 1,1% vers 10H00 GMT à 12.953 points.
Après avoir profité depuis le début de l'année d'une forte détente de ses taux, l'Italie fait face depuis la mi-avril à un rebond en raison du regain d'inquiétude des marchés pour la zone euro, en particulier pour l'Espagne.
Plombée par des plans d'austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, l'économie italienne est elle aussi dans une situation délicate et le gouvernement de Mario Monti a dû revoir en baisse récemment ses prévisions de PIB, qui devrait se contracter de 1,2% cette année contre -0,4% initialement prévus.