PARIS (Reuters) - Sortis peu rassurés de leur rencontre avec le cabinet du ministre de l'Economie, les salariés de GM&S Industry ont dénoncé lundi soir le manque d'efficacité de la cellule de crise mise en place par le gouvernement pour sauver leur usine de la liquidation.
"On a l'impression que c'est plus facile de gérer la suppression de postes que de gérer la création d'emplois", a déclaré Vincent Labrousse, délégué CGT de GM&S Industry, après avoir été reçu par le cabinet de Bruno Le Maire.
Emmanuel Macron avait annoncé vendredi la mise en place de cette cellule de crise lors d'une rencontre avec les représentants des salariés à Bellac, en Haute-Vienne.
L'objectif est de "permettre la reprise du site dans les meilleurs délais", selon un communiqué publié lundi par le ministère de l'Economie.
"Plusieurs réunions de travail sont prévues cette semaine avec les différents acteurs, notamment les constructeurs automobiles et le groupe GMD qui a manifesté son intention d'une reprise partielle", peut-on lire dans le document.
L'usine, basée à La Souterraine, dans la Creuse, n'a pas fait l'objet d'offre ferme de reprise malgré des approches, dont celle de cet industriel automobile. GMD propose de reprendre une centaine d'employés sur les 277 que compte l'usine, selon les représentants du personnel.
"On présente GMD comme la meilleure solution. On n'a rien contre GMD, mais ce serait nécessaire de chercher d'autres repreneurs", a précisé Vincent Labrousse.
Le gouvernement ne prévoit pas non plus de faire pression sur les constructeurs automobiles PSA (PA:PEUP) et Renault (PA:RENA), les principaux donneurs d'ordres, pour augmenter les commandes, ajoute ce dernier.
"On leur a demandé de faire pression, mais on n'a pas senti un enthousiasme débordant", a-t-il précisé.
Après une intervention de Bruno Le Maire le 21 mai dernier, PSA avait décidé d'augmenter ses commandes pour les porter de 10 à 12 millions d'euros, et Renault s'est engagé à les doubler pour les porter à 10 millions d'euros.
Selon Vincent Labrousse, ces commandes ne permettent d'assurer une activité que pour 120 à 140 personnes.
(Caroline Pailliez, édité par Henri-Pierre André)