Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a autorisé mercredi TF1 (PA:TFFP) à introduire des publicités au milieu de ses journaux télévisés, comme peuvent déjà le faire les autres chaînes.
"En ce qui concerne la chaîne TF1, le Conseil a accédé à la demande du groupe consistant à se voir appliquer le régime général des messages publicitaires fixé par un décret de 1992", a indiqué le régulateur.
Ce décret autorisait les autres chaînes privées à couper par de la publicité leurs JT d'une durée supérieure à 30 minutes mais TF1, en raison de sa position dominante sur le marché de la publicité, en était exclu jusqu'ici.
Le groupe n'a pas pris de décision à ce stade sur le fait d'introduire effectivement des coupures de pub dans les JT, "puisqu'aucun des concurrents ne le fait", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
TF1 pourrait réserver cette coupure à des soirées exceptionnelles, au vu du risque de perte d'audience lié à ces nouvelles pages de pub.
Cette modification de sa convention de diffusion devrait permettre à TF1 de vendre entre 10 et 40 millions d'euros de publicité supplémentaire chaque année, selon le CSA. Le plafond de 12 minutes de publicité par heure reste cependant inchangé.
TF1 souhaitait également diminuer ses obligations de diffusion d'émissions d'information et de programmes destinés à la jeunesse, mais s'est vue opposer un refus des sages. Le CSA a également rejeté la demande du groupe qui voulait faire de la promotion croisée avec sa chaîne d’information LCI.
La chaîne M6 a par ailleurs été autorisée à mutualiser son obligation de production musicale au niveau du groupe (W9, Paris Première, M6 Music), une disposition qui l'obligeait à dépenser 19 millions d'euros par an dans ce domaine, a indiqué le CSA.
En contrepartie, le ce dernier a fait acter des modifications dans les conventions des deux chaînes, portant notamment sur "la représentation des femmes à l'écran, avec un objectif de parité pour la présence d'expertes sur les plateaux de télévision", "la mention de programmes en faveur d'une alimentation et d'une activité favorables à la santé" ou "le renforcement des stipulations relatives à l'audiodescription".
Interrogée mercredi par les députés sur ce sujet, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte a déclaré qu'elle ne voyait "pas d'inconvénient" à ces nouvelles pages de pub.
"Nos partenaires TF1 et M6 ne vont pas spécialement bien, si pour que TF1 se porte mieux il faut autoriser une coupure publicitaire dans le journal je n'y vois pas d'inconvénient. Le marché publicitaire n'est pas formidable, si cela peut les aider tant mieux", a déclaré Delphine Ernotte, tout en insistant sur le fait que le service public ne mettrait jamais de publicité dans ses JT.