Après un coup de mou fin septembre début octobre, le marché obligataire a globalement rebondi, dans la foulée des matières premières et des actions. Voici quelques obligations qui sont en train de se reprendre et qui offrent encore des rendements attractifs.
Glencore 2023, 7% de rendement en dollars
Alors que les investisseurs ont douté un temps de la solvabilité du groupe, Glencore a retrouvé quelques couleurs sur les marchés financiers. Tant l’action que les titres obligataires se sont en effet bien repris.
Depuis son plus bas historique du 27 septembre, l'action de l'entreprise suisse a presque doublé de valeur à la bourse de Londres. L’obligation 4,125% - 2023 qui avait touché un plus bas à 66% du nominal, a suivi la même tendance haussière et se traite désormais à 83% du nominal (coupure de 2.000 dollars).
Ces rebonds s’expliquent notamment par des spéculations selon lesquelles la direction de Glencore serait ouverte à une vente de la division agriculture ou encore à une offre de reprise globale du groupe. Par ailleurs, les investisseurs ont salué vendredi la décision du groupe minier de réduire sa production de zinc d’un tiers, pour contrer la chute des cours.
RWE (DE:RWEG) 2075, 5,6% de rendement jusqu'au call
Les titres obligataires de la compagnie d’électricité allemande RWE ont également fortement rebondi ce lundi, suite à la publication d’un rapport d'audit concluant que les provisions prises par les quatre opérateurs des réacteurs nucléaires allemands suffiront à couvrir leurs coûts.
Pour rappel, en marge de la catastrophe de Fukushima, le gouvernement d'Angela Merkel s’est engagé à sortir du nucléaire, contraignant RWE, E.ON (DE:EONGn), EnBW et Vattenfall à démanteler leurs centrales d'ici 2022. Il y a quelques semaines, des rumeurs évoquaient que pas moins de 30 milliards d'euros manquaient à l'appel pour financer ce programme, soit presque autant que les 39 milliards déjà mis de côté par ces quatre énergéticiens. Ces inquiétudes avaient provoqué une chute des titres financiers des entreprises concernées.
Les craintes ont donc été dissipées par les résultats des tests de résistance communiqués ce week-end par le ministère de l'Economie. A titre d’illustration, le cours de l’obligation RWE AG (2,75% - 2075) de type subordonnée se traite désormais à 89% du nominal, contre un cours de 85% vendredi à la clôture des marchés. Cette obligation, disponible par coupure de 1.000 euros, est notée « BB+ » dans la catégorie spéculative par Standard & Poor's.
airberlin 2018, 8,5% de rendement
Les obligations airberlin ont également bien progressé ces derniers jours, réagissant à des rumeurs de marchés selon lesquelles la compagnie détenue à 29% par Etihad pourrait prendre des mesures drastiques pour revenir dans le vert.
airberlin, qui a accusé une perte opérationnelle lors de quatre de ses cinq derniers exercices annuels et a changé à quatre reprises de président en trois ans, pourrait se prononcer dans les prochaines semaines sur un nouveau plan de restructuration. La presse allemande évoque la possibilité de suppression d'emplois. Le programme de vol ainsi que la flotte du transporteur devraient également être passés au crible, selon une source de Reuters.
En marge de ces rumeurs, les investisseurs sont revenus à l'achat sur les obligations du groupe. La tranche 8,25% - 2018 a progressé à 99,75% du nominal, contre un cours de 93% il y a deux. Le rendement annuel jusqu'à l'échéance reste toutefois proche des 10%, signe que la situation reste compliquée pour la compagnie aérienne. Cette ligne obligataire de 100 millions d’euros figure au rang des dettes senior « non-garantie » de l’émetteur. Elle ne bénéficie d’aucun rating.
Financière Quick SAS à taux variable
Autre belle progression, celle du cours des obligations Financière Quick SAS depuis l’annonce de discussions entre Qualium Investment (le propriétaire actuel de la chaîne de restaurant) et le groupe Bertrand, actionnaire majoritaire de Burger King France. Ce rapprochement permettrait au nouvel ensemble de devenir le deuxième acteur de la restauration rapide en France.
Dans une note publiée il y a une semaine, l'agence d’évaluation financière Moody's jugeait de son côté "positif" le potentiel rachat des restaurants Quick par Burger King France.
Sur le marché secondaire, ces annonces se sont donc traduites par une hausse des obligations Financière Quick SAS. La tranche d’une maturité égale au 15 avril 2019 a vu son cours progresser de 70% du nominal à 90%. Cette obligation propose à son détenteur un coupon à taux variable. L'émission figure au rang des dettes « sécurisées de 1er rang » de l’entreprise et son rating se situe à « B- » chez Standard & Poor’s et « B3 » et Moody’s. La coupure de négociation est de 100.000 euros.
Rallye 2021, 5,50% de rendement
Enfin, signalons la remontée de 84% à 93% du cours de l’obligation 4% - 2021 émise par Rallye SA, la maison mère de Casino, qui a souffert de son exposition au Brésil, un marché qui représente plus de 40% du résultat opérationnel courant du distributeur.
A la mi-septembre, les investisseurs s’étaient par ailleurs montrés inquiets du niveau des fonds sociaux de Rallye, soulevant la question d'un possible non-respect de covenants portant sur 1,3 milliard de lignes de crédit et de prêts bancaires sollicités par la holding. La direction de Rallye avait tenu a mettre les points sur les 'i', indiquant qu "il n'y avait aucun risque de dépréciation des titres Casino dans les comptes de Rallye, car ces derniers ne sont pas valorisés sur la base du cours de Bourse mais selon leur valeur d'utilité qui est supérieure à leur valeur comptable”.