3ème semaine de résultats, place aux Belges
Après une semaine marquée par deux événements majeurs, l’un rassurant (l’issue plus ou moins heureuse du Sommet européen), l’autre inquiétant (le retour en force du coronavirus dans certaines régions du pays), la semaine qui vient sera riche en résultats de sociétés, notamment de sociétés belges.
Continuez à suivre le cours du dollar. Après avoir joué comme prévu son rôle de valeur refuge pendant la pandémie, le billet vert reflue : entre 1,12 et 1,14 dollar pour un euro la semaine passée, 1,17 dollar pour un euro ce lundi. On n’avait plus vu ça depuis juillet 2018. Le responsable, on le connaît : Donald Trump. Le marché des changes apprécie peu la manière dont le président américain gère la pandémie et, surtout, il apprécie peu le retour des tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Il y a aussi l’énorme endettement des Etats-Unis : 107 % du PIB ! c’est plus que la Belgique (103 %), mais à une autre échelle bien sûr. La baisse du dollar fait que pour nous, Européens, les actions américaines sont un peu moins chères. Un peu… parce qu’elles restent très chères et sont donc réservées aux investisseurs qui ont beaucoup de temps devant eux.
Lundi, UCB et RyanAir
Nous en parlions la semaine passée, les résultats d’UCB sont fort attendus. A plus de 113 euros, cette action est à un sommet. La raison en est, entre autres, le succès que rencontre l’ex-Union chimique belge (d’où vient l’acronyme UCB) dans la course au traitement contre le psoriasis. Dans les derniers tests connus, le traitement d’UCB devance son concurrent Novartis (SIX:NOVN). Mais tout a un prix et plusieurs observateurs boursiers notent qu’à son cours actuel l’actions UCB est devenue très chère. Certains la retirent d’ailleurs de leur liste d’achats.
Pour votre bonne information, ne ratez pas les résultats semestriels de RyanAir, le n° 1 du transport aérien « low cost ». RyanAir a deux bases en Belgique, Charleroi et Zaventem. Son cours boursier a baissé de 30 % depuis février, le coronavirus ayant imposé à RyanAir (comme à ses concurrents) un atterrissage en catastrophe et des pertes d’emplois (80 pilotes et stewards rien qu’en Belgique).
Mardi, VastNed
Retour à la case ‘immobilier’ ce mardi (il y en aura d’autres cette semaine) avec la SIR VastNed Retail Belgium. Le cours est en baisse d’un petit 20 % depuis le début de l’année. C’est loin d’être exceptionnel vu la catastrophe économique imposée au commerce de détail par le coronavirus : Wereldhave Belgium et Retail Estates par exemple sont en baisse de respectivement 30 et 28 %. L’effet sur le rendement est bien sûr immédiat : aux environs de 4 % (avant précompte). Mais il faut être prudent avec les SIR. Si certaines ont déjà vu leur cours remonter, Ascensio par exemple, d’autres continuent à végéter, parfois pour de bonnes raisons (voir plus loin).
Par curiosité, jetez un coup d’oeil sur les résultats semestriels de Pfizer (NYSE:PFE). Cette entreprise américaine (n° 5 mondial) est bien classée dans la course au vaccin contre le covid19. Pfizer est aussi très présente dans notre pays, à Ixelles et à Puurs. Elle emploie 3.000 personnes dans notre pays et a annoncé qu’elle recrutait, rien que pour la Belgique, 150 personnes pour produire son vaccin.
Mercredi, les Belges dominent
C’est à un véritable tir groupé des Belges que nous assisterons mercredi avec les résultats semestriels de Solvay (BR:SOLB), Elia (le gérant du réseau électrique de notre pays), Melexis (la success story de l’homme d’affaires belge Roland Duchâtelet), Intervest (bureaux et locaux semi-industriels), Econocom (transformation numérique) et Nyrstar (zinc). Ne vous attardez pas trop sur la dernière citée, elle est en piteux état, son cours stagne à 0,10 euro et elle est à deux doigts de la liquidation. Par contre, intéressez-vous à Solvay, Elia, Econocom et Intervest. Les Belges adorent l’immobilier et la SIR Intervest a tout ce qu’il faut pour plaire : son cours n’a que peu baissé au 1er semestre et pourtant son rendement sur dividende se situe entre 4 et 5 % (avant précompte).
La journée de mercredi est importante sur le plan macroéconomique avec la réunion de politique monétaire de la Fed. La banque centrale américaine devrait donner des indications sur ses objectifs en matière de rachat d’obligations. L’effet sur les taux d’intérêt n’est jamais à négliger, mais personne ne s’attend à de gros changements avant septembre.
Jeudi, les Belges dominent (2)
Deuxième tir groupé de la semaine avec les vedettes belges que sont Anheuser-Busch (autrefois InBev, son cours est à un plus bas sur 5 ans, les 122 euros de fin 2015 semblent très, très loin), GBL, dont le cours était à un sommet sur 5 ans en janvier dernier (il n’y a pas de raison de ne pas y revenir) et Argenx (biotechnologie, malmenée ces derniers temps mais son cours a décuplé en moins de 3 ans). Ne ratez pas les résultats semestriels de Telenet, le grand concurrent de Proximus, ni ceux d’Ontex. La perle belge des produits d’hygiène a vu son cours baisser de près de 40 % avec la crise sanitaire et elle ne s’en remet que péniblement. Enfin, Cofinimmo, une des vedettes parmi les SIR, a particulièrement bien résisté cette année. Elle n’a pas échappé au coronavirus, mais a limité les dégâts et, surtout, elle offre en ce moment un rendement de plus de 3 %. Passons rapidement sur une autre SIR, QfG, qui pose problème : elle est à vendre mais ne trouve pas preneur.
Vendredi, les Belges dominent (3)
Avec Umicore (BR:UMI), on entre dans un débat houleux. L’entreprise a admis que le taux de plomb dans le sang des enfants vivant à proximité de son site de Hoboken est anormalement élevé. Le cours boursier n’en a que peu souffert. Ce qui sera intéressant, ce vendredi, ce sera la teneur des commentaires et des perspectives des observateurs. Bekaert et Proximus publieront aussi leurs résultats semestriels ce vendredi, de même que Warehouses De Pauw. Cette SIR familiale a réussi la performance de voir son cours boursier progresser (+ 7,5 % par rapport à janvier), malgré la crise (au cours de laquelle elle a pourtant plongé). Elle est d’ailleurs la seule. Le rendement est peu généreux (2 % environ avant précompte), mais cette action est un excellent placement à long terme.
Côté macroéconomie, il faut être attentif aux chiffres mensuels et annualisés de la zone euro (inflation et croissance).
Votre serviteur ne peut manquer évidemment de vous annoncer, même si c’est pour samedi, les résultats de Berkshire Hathaway. Quelles surprises nous réserve encore ce diable d’homme qu’est Warren Buffett ? A suivre sur internet.