Investing.com - Le paysage politique canadien a été secoué lundi par l’annonce de la démission de Justin Trudeau de son poste de chef du Parti libéral après plus de neuf ans au pouvoir. Cette décision, qui intervient dans un contexte de pression croissante au sein de son parti, marque un tournant majeur pour le pays alors qu’un changement de leadership se profile. Les retombées de cette annonce se sont rapidement fait sentir, tant sur le marché des changes que sur les indices boursiers nationaux et internationaux.
La devise canadienne, le Dollar canadien ou "loonie", a initialement enregistré une hausse notable, s'appréciant de 1,2 % pour atteindre 1,4280 $ par rapport au dollar américain. Ce bond reflète une combinaison de facteurs, notamment un dollar américain affaibli et une possible stabilisation politique au Canada. Cependant, les gains de la devise se sont estompés au fil de la journée, à mesure que Trudeau détaillait ses projets de transition lors d’une conférence de presse à Ottawa. Bien que cette décision puisse ouvrir la voie à un gouvernement conservateur en 2025, certains analystes estiment que le contexte économique canadien, marqué par une Banque du Canada particulièrement accommodante, limitera l’impact de ce changement politique sur la devise.
Sur les marchés boursiers, l’indice S&P/TSX, principal baromètre de la Bourse de Toronto, a progressé de 0,3 %, soutenu par les secteurs des transports, de l’énergie et de la fabrication. Les investisseurs ont également réagi positivement à l’annonce de Trudeau, y voyant le potentiel d’une clarification politique avant les prochaines élections fédérales. Les actions de certaines entreprises, comme EQB Inc (TSX:EQB) (+6,3 %) et Goeasy Ltd (TSX:GSY) (+3,7 %), ont contribué à la hausse de l’indice, portées par des annonces favorables concernant le rachat d’actions et des perspectives de croissance.
Sur la scène internationale, l’annonce de la démission de Trudeau a également eu des répercussions. Le CAC 40 à Paris et les indices américains ont débuté la semaine en hausse, les investisseurs se concentrant sur les prochaines données économiques clés, notamment le rapport sur l’emploi aux États-Unis attendu vendredi. Le NASDAQ Composite a enregistré une performance notable, grimpant de 1,9 %, suivi par le S&P 500 (+1,2 %) et le Dow Jones Industrial Average (+0,5 %).
Cette annonce intervient à un moment délicat pour l’économie canadienne. Le CAD avait récemment touché son niveau le plus bas depuis mars 2020, pénalisé par les menaces de tarifs douaniers imposées par le président élu des États-Unis, Donald Trump, et par des turbulences politiques à Ottawa, notamment la démission inattendue du ministre des Finances en fin d’année 2024.
Avec la suspension du Parlement canadien jusqu’en mars, l’attention se tourne désormais vers la manière dont cette transition sera gérée et son impact potentiel sur la stabilité économique et politique du pays. En dépit des incertitudes, certains stratèges estiment que la possibilité d’un leadership conservateur pourrait redonner confiance aux investisseurs. Comme l’a noté Thierry Wizman, stratège chez Macquarie, "un gouvernement conservateur ou une coalition dirigée par les conservateurs semble de plus en plus probable, ce qui pourrait soutenir le dollar canadien à moyen terme."
En conclusion, la démission de Justin Trudeau ouvre un nouveau chapitre pour le Canada, marqué par des défis politiques et économiques importants. Les marchés, bien qu’encourageants, restent prudents face à cette période de transition. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si cette réorientation politique pourra offrir une stabilité renouvelée et restaurer la confiance des investisseurs.
