Le numéro un mondial de la bière a finalement bouclé l’introduction de sa filiale Budweiser Brewing Company à la bourse de Hong Kong. De quoi permettre à AB InBev de faire rentrer l’équivalent de 4,5 milliards d’euros dans ses caisses et d'entrevoir pourquoi pas, des acquisitions.
Après l’échec de l’opération en juillet dernier, AB InBev a cette fois transformé l’essai. Pas d’euphorie pour autant du côté du groupe louvaniste, le prix d’introduction de ses activités en Asie-Pacifique ayant été fixé à 27 dollars hongkongais, soit le bas de la fourchette annoncée.
Dans son communiqué, le management souligne qu’il utilisera comme prévu, le produit de cet IPO pour réduire sa dette (plus de 100 milliards) contractée pour l’essentiel lors de l'acquisition de SABMiller.
Plus que cet objectif de désendettement, des analystes estiment que cette mise en bourse laisse surtout de la place à AB InBev pour réaliser des emplettes dans la région Asie-Pacifique.
Et pour cause, l’objectif affiché par la direction qui consiste à ramener d’ici à la fin de l’année prochaine, le ratio de dette nette sur Ebitda sous les 4x, aurait déjà été atteint grâce à la vente pour 11 milliards de dollars des activités australiennes du brasseur cet été.
Un avis que partagent les analystes de Bloomberg Intelligence. Ils estiment que ces rentrées de cash placent clairement à l’ordre du jour des fusions/acquisitions pour le concurrent d’Heineken et Carlsberg.
Et tandis que le brasseur poursuit le développement de ses bières sans alcool, ils ajoutent qu’il doit augmenter son volume de bières premium (bières spéciales et plus chères).
« Les consommateurs sont prêts à payer pour des marques haut de gamme. Il est donc primordial d'investir dans des pays où il est possible d'accroître cette part de marché ».
Conjoncture plus favorable
On notera que pour le géant mondial de la bière, la conjoncture paraît nettement plus favorable qu’elle ne l’était il y a douze mois. En atteste le rebond de près de 50% de l’action cette année. Parmi les facteurs de soutien, citons le changement de ton monétaire outre-Atlantique, qui a atténué la vigueur du billet face aux devises émergentes.Pour mémoire, le groupe louvaniste tire une partie non-négligeable de ses revenus des pays émergents. Toute baisse des devises concernées entraîne dès lors une pression sur ses comptes.Par ailleurs, le groupe a rassuré en signant un bon début d’année, singulièrement aux Etats-Unis, son principal marché où sont commercialisées, entre autres, les bières Budweiser et Bud Light. Au premier trimestre, le brasseur indique ainsi y avoir réalisé « sa meilleure performance depuis 2012 ».De l’aveu des analystes, le second trimestre fut quant à le meilleur depuis cinq ans, sur fonds de ventes et de bénéfice opérationnel supérieurs aux attentes. Le cours de l'action, soutenu par des recommandations d'analystes, est contrairement au reste du marché en hausse ce mercredi.
Une valeur sûre
Sur le marché obligataire, le numéro un mondial de la bière apparaît comme une valeur sûre, en atteste son rating de bonne qualité « A- » chez Standard & Poor’s, tandis que les mesures de désendettement concourent à une meilleure visibilité
Pour l’investisseur à la recherche d’alternatives aux taux bas, nous avons épinglé l'emprunt AB InBev échéant en 2022 qui permet de tabler sur un rendement légèrement supérieur aux 2% en dollar (coupures de 1.000).
Sur une maturité sensiblement plus longue (2042), le rendement à l’échéance atteint 3,65%.