Récemment émise, l’obligation Ipsos (PA:ISOS) d’une maturité égale au 21 septembre 2025 et d’un coupon de 2,875% est passée il y a quelques jours sous son prix d’émission de 99,18% du nominal.
Il y a moyen de l’acheter actuellement à 98,27%, de quoi tabler sur un rendement de 3,16%. L’émetteur dispose toutefois d’une possibilité de rachat par anticipation (‘call’) en juin 2025 à 100% du nominal, trois mois avant l’échéance finale. En cas d’exercice du call, le rendement à l’affiche s'élève à 3,17%.
Cet emprunt obligataire qui ne bénéficie d’aucun rating a permis à l’entreprise française de sondages et de marketing international de collecter 300 millions d’euros par coupures de 100.000. Les fonds ont été affectés au refinancement de dettes existantes, à l’allongement de la maturité du profil d’endettement et à finaliser l’acquisition des actifs de GfK Research.
Mais comment expliquer la légère baisse des prix, alors qu’au moment du placement sur le marché primaire, l’emprunt inaugural d’Ipsos avait suscité l’engouement des investisseurs ?
Il faut dans un premier temps chercher du côté de la remontée générale des rendements obligataires, liée elle-même à une hausse de la prime de risque exigée par les investisseurs en réponse à la dégradation du contexte financier. Les tensions entre Rome et Bruxelles sur le budget italien, l’incertitude sur l’issue du Brexit, la guerre commerciale entre Pékin et Washington et la politique monétaire plus restrictive de la Fed sont quelques-uns des facteurs à l’origine des tensions sur les rendements obligataires.
Dans un deuxième temps, il faut aussi chercher du côté des derniers résultats trimestriels publiés par le groupe d’étude. L’activité d’Ipsos a été moins forte qu’espéré, a expliqué l’entreprise de sondages dans un communiqué. En cause, deux événements non récurrents : la mise en place le 1er juillet d’une nouvelle organisation (résultant du projet ‘Total (PA:TOTF) Understanding’) qui a forcé les milliers de collaborateurs dans les 89 pays et 200 bureaux à partir desquels l’entreprise opère, à apprendre leurs nouvelles fonctions et nouveaux objectifs.
L’opération de rachat de certains actifs de GfK a constitué un deuxième événement d’envergure, souligne Ipsos qui se dit très positif sur les opportunités résultant de cette acquisition.
L'entreprise reste optimiste pour le reste de l’année, "anticipant un quatrième trimestre meilleur que le troisième, même s'il paraît compliqué de modifier en profondeur, sur une période de trois mois, les résultats enregistrés sur neuf mois".