Aldesa est l'un des plus grands groupes de construction en Espagne et au Mexique, actif dans le génie civil, les infrastructures et le bâtiment fait face à des besoins de trésorerie. La société étudie la possibilité de négocier une restructuration de sa dette.
Active également dans le secteur industriel et notamment dans les projets liés aux énergies renouvelables, la société Aldesa, créée il ya 40 ans souffre d'un endettement important. En mai dernier, la société annonçait des résultats en demi-teinte pour le premier trimestre 2019, considérés par beaucoup comme insuffisants. Car la société brûle du cash : elle consomme plus de ressources financières qu’elle n’en produit.
Ce qui hypothèque le remboursement de ses dettes, dont l’obligation à échéance en avril 2021. Aldesa vient d’ailleurs d’annoncer faire appel à un conseiller financier extérieur afin d’envisager une restructuration de sa dette. Avec un chiffre d’affaires en baisse et malgré un résultat opérationnel maintenu au premier trimestre 2019, grâce à l'effet positif de plusieurs projets en cours de finalisation, Aldesa se trouve toujours dans une situation difficile. Remporter plusieurs appels d'offres, notamment de contrats ferroviaires et de génie civil , pour plus de 100 millions d'euros, ne sauve pas sa situation financière à court terme.
Au contraire, l'endettement de la société, s’est fortement accru en comparaison avec le même trimestre de l’année précédente. A la suite d’une forte augmentation de ses besoins en fonds de roulement, la trésorerie de la société est plus que tendue.
Un schéma classique selon les analystes de Spread Research pour le premier trimestre mais accentué cette année et qui porte le levier d’endettement à près de 4,1. Ce chiffre atteint presque le double de l’objectif de fin d’année, que laréduction typique du besoin en fonds de roulement au dernier trimestre de l’année aidera probablement à atteindre.
Spread Research a aussi calculé le levier d’endettement net ajusté, c’est-à-dire incluant les financements hors bilan : le chiffre est dans ce cas porté à 7,7, ce qui n’est pas tenable. C’est là que le bât blesse et la société annonçait, lors de la publication de ses résultats trimestriels, négocier avec ses banquiers le prolongement de la facilité de caisse mise à sa disposition. A cela s’ajoute un autre problème de taille : le refinancement de l’obligation d’un montant de 250 millions d'euros arrivant à échéance en avril 2021. Un problème qu’Aldesa pourrait en partie résoudre en cédant des actifs.
En négociations avec ses banquiers pour l'échéance de son crédit de caisse
La société a annoncé vendredi dernier faire appel à un spécialiste en vue de mener des discussions avec ses créanciers pour restructurer sa dette. Cette nouvelle ne surprend pas vraiment compte tenu donc des échéances prochaines de l'entreprise : son crédit de caisse vient à échéance dans moins d’un an (en mai 2020) et l’emprunt obligataire de 250 M€ à 7,25% devra être honoré d’ici moins de deux ans (en avril 2021). Le besoin en fonds de roulement en forte augmentation et le peu de liquidités dont la société dispose l'ont poussée à négocier un report d'échéance de remoursement de ses lignes de facilités caisse avec ses banquiers.
L'un d'entre-d'entre eux vient d'accepter de repousser cette échéance de remboursement à janvier 2021, ce qui selon les analystes de Spread Research augure probablement de l'accord des autres banquiers. Du temps gagné pour Aldesa mais n'éclaircit pas encore le ciel quant au reboursement de l'obligation à échéance en avril 2021. Les analystes de Spread research se montrent peu optimistes par rapport à cette échéance de 2021.
L'obligation à échéance en avril 2021 avait déjà fortement reculé. Elle poursuit sa descente comme le montre le graphique ci-dessous.