KANEMITSU CORPORATION est une entreprise nippone qui a été fondée deux ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1947, lorsque le Japon était encore sous l'occupation alliée. Kanemitsu a débuté en tant que petite société locale de soudage soutenant la reprise du Japon après la guerre. À l'époque, le tout premier président de l'entreprise était un jeune homme de seulement 15 ans : Yukio Kanemitsu. Le gamin de l'époque fréquentait encore le collège, lorsqu'il décida d'envoyer balader ses études pour fonder son entreprise. Il s'avère qu'il occupe encore et toujours le même poste 71 ans plus tard !!! Rien que pour ça il mériterait de figurer dans le livre des records. Mais ce n'est de loin pas son seul mérite...
Kanemitsu compte aujourd'hui 578 employés et se consacre à la conception, au développement, à la fabrication et à la vente de poulies en tôle d'acier, notamment pour les automobiles et les machines agricoles. Les poulies en tôle d'acier, produit principal de la société, sont divisées en quatre catégories: les poulies simples, les poulies doubles, les poulies poly-V et les poulies plates, selon les formes et les surfaces en coupe des courroies utilisées dans les moteurs automobiles. Elles sont alors installées dans les pompes à eau, les vilebrequins, les alternateurs, la direction assistée, les compresseurs d'air et les régulateurs de tension des moteurs d'automobiles. En utilisant la technologie de formage de plastique à partir du développement des poulies, la société développe et fabrique également d'autres pièces automobiles pour les airbags et les transmissions, ainsi que des produits d'engrenage.
Valorisation
Disons-le crûment : la planète des investisseurs se fout totalement de cette entreprise. Pas l'ombre d'un analyste ou d'un institutionnel à l'horizon. On se croirait échoué sur une île déserte et opulente. Quel rêve! Le titre se négocie donc évidemment fortement au rabais, à 7.2 fois les bénéfices récurrents, 0.7 fois les actifs tangibles, 0.6 fois les ventes et 7.86 fois le free cash flow. A ce prix on s'attend on tomber sur un canard boiteux, mais il n'en est rien, bien au contraire.
Les dividendes paraissent modestes, avec un rendement de seulement 1.86%, mais qui s'explique par un ratio de distribution archi-conservateur de 13.3% par rapport aux bénéfices et de 14.6% par rapport au free cash flow. Kanemitsu possède donc une marge de sécurité de progression gigantesque pour le paiement de son dividende. Par le passé elle l'a d'ailleurs régulièrement fait progresser, sur un rythme annuel moyen de près de 6% (cinq dernières années).
Bilan & résultat
Tout comme le dividende, les bénéfices, les réserves de cash et la valeur des actifs progressent sur le long terme, ce qui prouve la solidité du modèle d'affaires du petit fabriquant japonais. Kanemitsu parvient clairement à créer de la valeur pour ses propriétaires et ceci se ressent sur le cours de l'action qui a presque doublé ces cinq dernières années.
Les réserves de liquidités sont bonnes, avec un current ratio de 1.5 (en hausse) et un quick ratio de 1.33.
La marge brute est également en progression, à 28%, pour une marge nette de 7.8% et une marge de free cash flow identique.
La rentabilité est en hausse, avec un ROA de 6%, un ROE de 9.5% et un rendement en cash flow des actifs respectable de 11.8%.
Le taux d'endettement à long terme par rapport aux actifs est dérisoire et en nette baisse, à seulement 2.55%. L'entreprise nippone serait capable d'éponger la totalité de sa dette en deux ans en ayant recours à son free cash flow.
Pour finir, le nombre d'actions en circulation est stable depuis de nombreuses années, ce qui évite toute dilution de l'avoir des actionnaires.
Conclusion
Kanemitsu est un petit business simple mais diablement efficace. Même s'il produit pour des industries qui sont cycliques, il est relativement à l'abri des soubresauts économiques et financiers, ce qui est confirmé par un beta de 0.7.
Par dessus tout, le fabriquant japonais est complètement en marge des radars du marché. Le titre devrait au moins doubler pour refléter sa valeur intrinsèque (et c'est une estimation encore très conservatrice). Le dividende devrait au moins aussi bien.