Le géant pharmaceutique Johnson & Johnson (NYSE:JNJ) a vu sa valorisation boursière fondre de 12% en l’espace d’une semaine. En cause, la publication par Reuters d’informations révélant que la firme était au courant de la présence possible d'amiante dans son talc pour bébé.
Une enquête de l’agence Reuters publiée la semaine passée indique que la firme du New Jersey aurait commercialisé des décennies durant des produits à base de talc qui auraient contenu parfois de l’amiante.
Chose dont était au courant dirigeants, chercheurs, médecins ou avocat du groupe, explique l’agence citant des documents internes, et qui auraient délibérément choisi de ne pas divulguer l’information et de ne pas en référer aux autorités.
Cette polémique n’est pas neuve pour le géant américain de l’hygiène, qui fait face depuis un moment déjà à de nombreux litiges et procès (non moins de 9.000) accusant son talc d’être à l’origine de cancers.
Le talc de Johnson & Johnson est vendu principalement aux Etats-Unis comme de la poudre pour bébé. Il peut aussi être utilisé par les adultes pour contenir la transpiration et prévenir les irritations.
En juillet, le groupe avait notamment été condamné à payer 4,69 milliards de dollars de dommages et intérêts à un groupe de 22 femmes, selon lesquelles des produits à base de talc, y compris une poudre pour bébé, contenaient de l'amiante et sont à l'origine de leur cancer des ovaires.
Alors que la groupe espère toujours gagner en appel, sa direction continue d’affirmer que des études sur plusieurs dizaines d'années montrent que son talc était sûr.
Elle rappelle dans ce sens « les milliers de tests menés par l’entreprise, les régulateurs, des laboratoires indépendants et des instituts académiques» ayant démontré l’absence d’amiante dans ses produits.
Une obligation notée AAA
L’enquête publiée par Reuters, qualifiée par Johnson & Johnson de « partiale, fausse et provocatrice », a fait chuter l’action du groupe à Wall Street, balayant au passage près de 50 milliards de dollars, dans un marché faut-il le rappeler teinté de rouge vif ces dernières séances.
Pour tenter d’endiguer la baisse du titre, la direction du géant américain de la santé a annoncé cette semaine par voie de communiqué qu’elle lançait un nouveau plan de rachat d'actions à hauteur de cinq milliards de dollars.
Sur le marché secondaire, la situation est nettement moins volatile, les titres obligataire du groupe n’ayant que peu évolué.
On notera que l’obligation remboursable dans huit ans, assortie d’un coupon fixe de 2,95%, peut être achetée à un cours indicatif de 96% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 3,55%.
Précisons que la dette de Johnson & Johnson, qui se revendique comme le plus grand spécialiste de la santé au monde, avec 134.000 personnes employées à travers 250 compagnies opérationnelles dans un total de 60 pays, est notée « AAA » par Standard & Poor's, la meilleure note possible attribué par l'agence.
Johnson & Johnson est à ce titre l’un des derniers émetteurs au monde à bénéficier encore de cette note « suprême ».