La banque allemande Deutsche Bank a publié des résultats mitigés, marqués par un retour aux bénéfices à l’issue de l’exercice 2018 mais les chiffres du quatrième trimestre sont inférieurs aux attentes des analystes.
L’institution financière basée à Francfort, considérée comme l’une des plus importantes du système financier mondial, a généré un bénéfice net de 341 millions d’euros l’année dernière, bien mieux que la perte de 735 millions réalisée un an avant. Les objectifs en termes de réduction de coûts et d’effectifs sont conformes aux objectifs, a-t-elle précisé.
La banque a ajouté avoir réalisé des progrès dans la résolution de ses nombreux litiges juridiques en cours. Elle a maintenant résolu 19 des 20 principaux cas. Aucun autre litige d’importance n’est venu s’ajouter à la liste et les provisions pour ces problèmes s’élevaient à la clôture de l’exercice à 1,2 milliard d’euros, 40% de moins que l’année dernière.
Quant aux provisions pour les crédits à risque, c’est-à-dire susceptibles de ne pas être remboursés, elles sont restées stables d’un an à l’autre à 525 millions d’euros.
« Notre retour à la rentabilité montre que Deutsche Bank est sur la bonne voie », s’est félicité dans un communiqué Christian Sewing, le CEO arrivé à la tête de la banque en avril 2018.
Perquisitions, rating et stress test
La Banque a toutefois encore des efforts à faire. Son chiffre d’affaires a reculé de 4% en 2018 par rapport à 2017. Cette baisse s’explique par les mesures stratégiques prises mais aussi par les « nouvelles négatives spécifiques à la Deutsche Bank incluant les perquisitions menées dans les locaux de la banque à la fin du mois de novembre ».
Les données du quatrième trimestre s’en ressentent, puisqu’il s’est conclu sur une perte de 409 millions d’euros, supérieure au consensus du marché de -275 millions disponible sur le site internet de la Banque. Le chiffre d’affaires a baissé de 2% sur un an à 5,6 milliards d’euros, affecté par la baisse de 23% des revenus de son activité de trading obligataire, l’une des activités les plus profitables de la banque.
Un dividende de 11 centimes par action est proposé aux actionnaires. Une maigre consolation pour ceux-ci puisque l’action Deutsche Bank a chuté de 56% en 2018, une année marquée aussi par l’échec de la filiale américaine au stress test de la Réserve fédérale américaine ou la baisse des ratings. La capitalisation boursière de la banque tourne actuellement autour de 16 milliards d’euros, alimentant le scénario d’un rapprochement avec l’autre grande banque allemande, la Commerzbank (DE:CBKG).
A Francfort, l’action Deutsche Bank a terminé la séance quasi stable vendredi 1er février, jour de la publication des résultats.
Sur le marché obligataire, la réaction des créanciers a été plutôt positive, comme l’illustre la bonne orientation des prix de l’obligation Deutsche Bank AG (DE:DBKGn) 2,75% - 17/02/2025 libellée par coupures de 1.000 euros. Elle se traite sous le pair à 98,50% du nominal, de quoi tabler sur un rendement de 3,03%. L’emprunt qui relève des emprunts subordonnés juniors de la banque allemande bénéficie d’un rating BB+ chez Standard & Poor’s, la meilleure note de la catégorie « high yield ».
A noter que les obligations du même émetteur, libellées en NZD, USD, AUD et RUB (roubles) sont notées un cran au-dessus, avec le rating BBB- de S&P, de la catégorie Investment Grade, en raison de leur caractère de dette senior. Une dette senior est en effet prioritaire en terme de remboursement par rapport à une dette subordonnée.