Propriété de Peugeot (PA:PEUP) à hauteur de 49%, l’équipementier automobile Faurecia (PA:EPED) a rendu public ce lundi 'les meilleurs résultats de son histoire' selon les dires de Patrick Koller, son président directeur général. Sur le marché secondaire, les obligataires ont salué la nouvelle.
Sur fonds d’un chiffre d’affaires record de 17,5 milliards d’euros, en hausse de 7% à taux de change constants, Faurecia a signé en 2018 les meilleurs résultats jamais communiqués selon sa direction.
Une performance d’autant plus louable compte tenu du contexte difficile auquel est confronté le marché automobile, singulièrement au second semestre de l'année écoulée, marqué par un ralentissement des ventes en Chine et de nouvelles normes en Europe.
Le groupe de Nanterre a pu compter sur la bonne tenue de ses trois activités que sont les sièges (principale activité de Faurecia avec environ 43% des ventes), les solutions relatives à l’intérieur et le contrôle des émissions.
Le management s’est pas ailleurs félicité d’avoir mené à bien tous les objectifs qu’il s’était fixés, et ce, indépendamment de « fortes turbulences au deuxième semestre ». Pour Patrick Koller, « cela confirme la résilience et l’agilité des modèles du groupe ».
En témoigne le niveau de commandes record enregistré sur la période 2016-2018, totalisant 63 milliards d’euros, ‘dont 12% issus de nouvelles activités qui ne faisait pas encore partie du spectre de Faurecia il a encore deux ans’, souligne le communiqué.
Leader mondial en devenir des systèmes électroniques du cockpit ?
Pour continuer dans ce sens et s’offrir des relais de croissance, Faurecia a racheté l’an dernier pour 1,1 milliard d’euros le spécialiste japonais de l’infotainment et des systèmes de navigation automobiles Clarion. But de l’opération, devenir un leader mondial des systèmes électroniques du cockpit.
De l’avis des spécialistes, ce rachat ne manque pas de cohérence stratégique pour l’équipementier et lui permet de se donner une taille critique pour créer un quatrième pôle d’activité dédié aux services embarqués, un segment jugé crucial en raison de l’essor des véhicules électriques, connectés et autonomes, selon l’usine-auto.fr
Selon les estimations de Faurecia, ce marché pourrait représenter jusqu’à 81 milliards d’euros d’ici à 2030, sous l’effet des révolutions attendues autour du véhicule autonome, connecté et électrique.
Un rendement annuel de 3% en euro
Le rachat de Clarion a notamment été financé en numéraire grâce à une émission obligataire. Sur le marché secondaire justement, les créanciers ont accueilli positivement la publication annuelle du groupe, en atteste la hausse d’environ deux points de l’emprunt remboursable en 2025.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros en nominal, il se traite actuellement autour des 97% du nominal, pour un rendement annuel de 3%.
Cette émission est notée dans la catégorie des placements spéculatifs chez Standard & Poor’s, l’agence lui attribuant un rating « BB+ », à la limite de la catégorie « investissement ».