Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Semaine relativement chaotique pour le CAC40, qui a décroché rapidement et brusquement lundi et mardi. Les indices PMI ont certes déçu, mais il y a belle lurette – en schématisant tout de même – que des statistiques décevantes ne freinent plus les marchés actions.
Ce qui fut en cause ici, c’est une nouvelle salve de tweets de Donald Trump qui, faute de pouvoir imposer ses conditions commerciales aux Chinois, a tenté de sauver la face en évoquant le report de la signature d’un accord de « Phase I » à l’an prochain, perspective dont il se satisferait… officiellement du moins.
Le président américain s’est ensuite employé à détourner l’attention du public sur un autre sujet… et sur une autre cible : l’Europe. Et par extension vers le CAC40, avec ses géants du luxe.
A ce stade, l’excès dont il était question dans les précédentes analyses a visiblement été corrigé. Disons que tout a été très vite et que la façon dont le rebond a ensuite été orchestré (en quelques heures à peine) laisse assez peu de place au hasard. Ou alors le hasard fait bien les choses…
Le CAC40 a sondé jusqu’au début de la zone de support moyen de moyen terme (l’ancienne résistance devenue support, « R->S » et le rectangle vert sur le graphique ci-après) et la reprise a pour objectif dans l’immédiat d’invalider ce très vilain signal baissier. Il s’agira ensuite de préserver l’avancée de l’indice pour les quelques jours qui nous séparent de la fin de l’année.
A priori, je garde toujours un biais positif à court terme, avec un obstacle dans la région des 5 850 points, mais en maintenant toujours les 6 000 points en ligne de mire au cas où la situation entre Washington et Bruxelles demeure à peu près soutenable.
Les acheteurs quittent le navire
Passons maintenant en vue journalière. J’ai reporté ici la zone de support qui a servi de prétexte au rebond et a été touchée très précisément (la flèche bleue ci-dessous). En analysant les volumes, on s’aperçoit que cette baisse ultra-rapide du CAC40 est due non pas à un une prise de position des vendeurs, mais à une désertion des acheteurs.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les volumes de transactions sont en baisse constante (cf. la flèche noire). S’il y avait eu une attaque des vendeurs, nous aurions alors vu les volumes progresser, mais il n’en est rien.
On notera au passage l’extrême facilité à faire remonter un indice quand il n’y a pas de participants et plus d’opposition. Il suffit en fait de quelques contrats pour pouvoir faire bouger les choses… même sur un indice de référence.
Maintenant, pourquoi rester avec un biais haussier ? Parce que le support a tenu et qu’un rebond est en train de s’amorcer. La zone difficile à passer à court terme est, je l’ai évoqué, celle des 5 850 points. Elle correspond en effet non seulement à un niveau graphique, mais aussi à 50% de l’amplitude (les boîtes bleues) de l’objectif des 6 000 points (les boîtes orange) de la figure « Épaule Tete Épaule Inversée » (« ETEI ») .
A l’ouverture, ce matin, un signal positif de l’indicateur stochastique SMI (la pastille orange au milieu du graphique ci-dessus) est apparu. Reste maintenant à savoir s’il tient et si le rebond se propage.
Tant que ce sera le cas, je maintiendrai le biais haussier, mais en analyse pure. En revanche, et même si on a foi en l’analyse technique, je prône l’abstinence en matière de trading : trop dangereux pour le moment.
Avec un sens de l’humour déplorable, je conclurai ce point hebdomadaire en détournant le titre de la célèbre chanson de Jacques Brel : « Ne me tweete pas ». Dédicace à Donald Trump…