Les bons indices manufacturiers ont contribué à remonter le moral des investisseurs pendant les séances européenne et américaine. Bien qu'en zone de contraction pour la deuxième fois d'affilée, les chiffres chinois se sont rapprochés du seuil des 50 à 49,80. Les PMI français, italien et allemand sont également ressortis en hausse sur les anticipations et les lectures précédentes, ce qui a permis au PMI de l'UE de dépasser les attentes. Au Royaume-Uni, l'activité manufacturière a en revanche fortement déçu à 48,4 contre 49,3 de consensus et 49,5 précédemment. L'indice qui a suscité le plus d'espoir hier est l'ISM manufacturier américain, qui est passé au-dessus des 50 après trois mois consécutifs de contraction. Il s'est établi à 51,5 contre 49,6 précédemment. Dans la foulée, le DJIA s'est adjugé 0,58 % à 13 515,11, tandis que le S&P 500 a clôturé en progression de 0,27 % à 1444,49.
La nouvelle a même profité au principal indice boursier japonais, le Nikkei 225, qui a pris 0,26 % avant de se réorienter à la baisse à l'approche de l'ouverture des marchés européens. Le nouveau ministre japonais de l'Economie Seiji Maehara a déclaré cette nuit qu'il suivrait d'encore plus près les actions de la BoJ visant à atteindre l'objectif d'inflation de 1 %. Il a ajouté que les rachats d'obligations étrangères par la banque centrale demandaient une analyse et une gestion prudentes, ce qui indique probablement qu'il n'y est guère favorable. Nous resterons à l'affût de tout changement de politique, de position ou de ton du nouveau cabinet afin d'évaluer la vigueur future de la défense du yen et de l'économie japonaise. Le temps fort de la nuit a été la décision de la RBA de réduire son taux directeur de 25 points de base à 3,25 %, la conjoncture internationale semblant peser sur l'économie australienne. Si seuls 9 économistes sur les 28 interrogés par Bloomberg s'attendaient à cet abaissement, les informations recueillies par Bloomberg sur les marchés des swaps indiquaient qu'il y avait 70 % de chances qu'une telle réduction intervienne.
Compte tenu de la morosité des récentes statistiques chinoises, les perspectives australiennes s'annoncent peu réjouissantes et la RBA avait adopté un ton très accommodant dans son dernier rapport mensuel. Principal partenaire commercial de l'Australie, la Chine représente 28% des exportations du pays. A cet égard, Glenn Stevens a déclaré que la croissance chinoise avait également ralenti et que l'incertitude sur les perspectives à court terme était plus grande qu'il y a quelques mois. Concernant les cours des matières premières, baromètre important pour évaluer la vigueur de l'aussie, le gouverneur a indiqué que les prix des matières premières clés pour l'Australie restaient nettement inférieurs à ceux du début d'année, bien que certains aient regagné du terrain ces dernières semaines. L'AUD s'est déprécié face à tous ses grands homologues pour toucher son point bas du 7 septembre contre le dollar, en balayant au passage la MME à 100 jours qui le soutenait depuis trois semaines. Il s'échangeait près du plus bas intraday à 1,0297 à 07h10 GMT.
L'AUDUSD suit une trajectoire baissière en raison de la forte chute de la propension au risque au niveau mondial. Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke a défendu le programme de rachat de MBS dans un discours prononcé à Indianapolis. Le FOMC craint que la croissance se poursuive à un rythme insuffisant pour revenir au plein emploi, a-t-il expliqué. Il a indiqué que la banque maintiendrait une politique monétaire extrêmement accommodante, même après le renforcement de l'économie, ajoutant que les prévisions de taux d'intérêt bas ne signifiaient pas qu'il s'attendait à voir l'économie stagner jusqu'à mi-2015.
Léa Torbey Meouchi