Après avoir touché un cours plancher de 60% du nominal au plus fort de la crise le 24 mars dernier, l’obligation remboursable dans trois ans par le producteur d'engrais et de sel K+S, leader mondial du secteur, poursuit sa remontée.
Ce mercredi, il est ainsi possible de se positionner à l'achat sur la valeur à un cours indicatif de 90% du nominal. Proche des 7% en euro, le rendement annuel à l'échéance n'en reste pas moins élevé. Placement réservé aux investisseurs avertis donc.
Libellée par coupures de 1.000 euros, l'obligation est d’ailleurs assortie d'un rating hautement spéculatif chez Standard & Poor's, l'agence de notation lui attribuant un rating B.
Ce rating est à mettre en lien avec la dette imposante du groupe. Avoisinant les trois milliards de dollars, elle représente un ratio de dette sur le bénéfice opérationnel ajusté de 9x.
Indépendamment du net rebond du titre, ce dernier a donc encore de la marge pour revenir à ses plus hauts annuels. En facteur de soutien éventuel, la firme allemande a annoncé dernièrement être sur la bonne voie pour vendre, d'ici à la fin de l'année, ses activités de sel en Amérique du Nord et du Sud. Une opération visant à réduire le poids de sa dette et permettre à la société de se focaliser sur les engrais potassiques.
Le produit de la vente pourrait ainsi réduire de quelque deux milliards de dollars la dette nette de K+S qui, précisons-le, n'a pas d’échéance de dette à honorer avant la fin de l’année prochaine.
En ce qui concerne ses états financiers, K+S a signé des résultats globalement conformes aux attentes au premier trimestre, avec une forte baisse de ses revenus en Amérique du Nord et du Sud, sur fonds notamment d'un hiver peu rigoureux.
Au premier trimestre, son chiffre d'affaires s'est établi à 1,09 milliard d'euros, en repli de 13,8% sur un an.
La société doit compter depuis plusieurs années avec des conditions de marché difficiles, symbolisées par une abondance des stocks, notamment de potasse, qui engendre une faiblesse des cours.
Rappelons que le groupe s’articule autour de quatre grandes divisions : le secteur de l’agriculture (engrais, fertilisants…) qui compte pour plus de 40% de ses revenus annuels, l’industrie (composants pour huile minérale, pour textile, potassium, magnésium…), une clientèle de détails (sel culinaire…) ainsi que les collectivités locales.