Les obligations Bombardier sont orientées plutôt à la hausse quelques jours après la publication des résultats trimestriels communiqués par l’entreprise montréalaise. La tranche 5,50% - 2018 affiche désormais un rendement annuel inférieur à 8% en dollar.
Paradoxalement, le constructeur a annoncé avoir clôturé le troisième trimestre dans le rouge sur une perte nette de 4,9 milliards de dollars, en raison essentiellement de dépréciations d'actifs liés au développement de sa nouvelle gamme d'avions Cseries et à l'arrêt du programme Learjet 85, un avion d'affaires qui devait sortir en 2018.
Le bénéfice net ajusté, qui exclut les éléments exceptionnels, s’élève à deux millions de dollars, contre 222 millions un an auparavant. Le chiffre d’affaires se monte pour sa part à 4,1 milliards, en baisse de 16% par rapport aux de 4,9 milliards du troisième trimestre de l’année passée.
Sur la période, Bombardier a continué d’entamer sa trésorerie, à hauteur de 816 millions de dollars. Les liquidités disponibles s'élevaient à 2,3 milliards de dollars au 30 septembre, contre 2,5 milliards au 31 décembre 2014.
Le Québec investit un milliard de dollars d’argent public
En parallèle, Bombardier a confirmé les informations avancées par la presse canadienne selon lesquelles le gouvernement du Québec allait soutenir financièrement le constructeur afin de l'aider à compléter le coûteux programme du CSeries
Concrètement, l’État québécois va injecter un milliard de dollars dans une nouvelle société en commandite dont elle détiendra 49,5% (contre 50,5% pour Bombardier) et dans laquelle seront réunis la totalité des actifs du programme d'avions CSeries.
En conférence de presse conjointe avec le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, a concédé que l'investissement était risqué, mais que le jeu en valait la chandelle.
"Nous sommes fiers d'annoncer que le gouvernement du Québec investira un milliard de dollars dans le programme d'avions CSeries. Ce partenariat arrive à un point tournant, le CSeries étant à la veille d'être certifié. Le marché est à notre portée, notre leadership est en place, nous avons le meilleur produit et avec le soutien du gouvernement, nous sommes prêts à faire de cet avion un succès commercial », a commenté Alain Bellemare.
A noter que le Québec a imposé une condition importante à son investissement, à savoir que le siège social stratégique, financier et opérationnel de la nouvelle société en commandite devra demeurer dans la province pour une période de 20 ans. Les activités de fabrication et les services d'ingénierie, les services partagés, les activités de R-D et plusieurs autres activités liées au CSeries devront également rester au Québec.
Les obligations en hausse
Depuis les rumeurs de partenariats entre le gouvernement du Québec et Bombardier, les obligations du constructeur se sont bien reprises sur le marché secondaire.
Pour preuve, l'évolution du cours de l'obligation 5,50% - 2018 par 2.000 dollars, passé en une semaine d'un cours de 85% du nominal à 94,50% actuellement. Le rendement annuel jusqu'à l'échéance se voit ramené par la même occasion sous les 8%.