L’abandon par le premier brasseur mondial de la mise en bourse de sa filiale asiatique a provoqué une légère hausse des rendements sur le marché secondaire. Oblis fait le point.
Numéro un mondial de la bière, Anheuser-Busch InBev espérait obtenir plus de neuf milliards de dollars avec la mise en Bourse à Hong Kong de sa division asiatique, ce qui aurait fait de l’opération la plus importante de l'année tous secteurs confondus.
Il n’en sera finalement rien puisque cette mise en bourse, censée permettre au brasseur de réduire le poids de sa dette, est finalement « reportée ».
Au vu de ce que certains n’hésitent pas à qualifier de fiasco, on imagine mal que la direction d’AB InBev remette cette IPO sur la table à moyen terme.
Pour réduire le poids de sa dette qui culminait à 102 milliards de dollars au 31 décembre dernier, issue en grande partie du rachat de SABMiller il y a quatre ans, le brasseur devra donc explorer d’autres pistes.
Les actionnaires pourraient être mis à contribution si le management décidait de sabrer dans son dividende, lui qui vient d’être réduit de moitié.
Une chose est sûre, le désendettement du producteur de la Budweiser, de la Corona et de la Stella Artois ne pourra être repoussé éternellement.
Standard & Poor’s avait d’ailleurs mis la pression en mars dernier, en avertissant qu’elle abaisserait la qualité de crédit d’AB InBev si le groupe ne produisait pas un plan convaincant de désendettement.
Pour l’heure, les obligations émises par AB InBev et ses filiales disposent d’un rating « A- » relativement solide.
Dans le cas d’une dégradation, AB InBev court naturellement le risque de voir ses charges d’intérêts augmenter et les investisseurs exiger davantage de rendement pour se positionner sur de la nouvelle dette qu’elle émettrait, de quoi peser sur ses bénéfices.
Un rendement de 2,36% en dollar
Force est toutefois de constater le peu de mouvement observé sur les obligations AB InBev négociables sur le marché secondaire ce lundi.
Pour l’épargnant qui considèrerait une diversification de son épargne dans le premier brasseur mondial, on note que l’obligation remboursable en 2022 et accessible par coupures de 1.000 dollars se traite aux alentours du pair avec un rendement à l’échéance de 2,36%.
Les obligations plus longues enregistrent quant à elles des baisses de cours un peu plus prononcées bien que contenues. Toujours en dollar, l’émission remboursable en 2042 par AB InBev Worldwide Inc se traite ce mardi matin à 94,25% du nominal, correspondant à un rendement à l’échéance de 4,14%.
On rappellera que le groupe louvaniste est également présent sur d’autres devises : la livre sterling, le dollar canadien et l’euro pour ne citer qu’elles.
A Bruxelles, l’action du brasseur, qui avait signé une baisse de 5% la semaine dernière, a clôturé sur une baisse inférieure au pourcent lundi soir. Elle termine la séance de ce mardi inchangée.
AB InBev publiera ses résultats trimestriels le 7 août prochain. A suivre sur Oblis…