Burger King sur le point d'avaler Quick, les investisseurs applaudissent
Alors que le fonds d’investissement TDR était pressenti, c’est finalement le groupe Bertrand, actionnaire majoritaire de Burger King France, qui mettrait la main sur le groupe Quick et ses 509 restaurants.
Dans un communiqué commun, Qualium Investment (le propriétaire actuel de la chaîne de fast food) et le groupe Bertrand ont indiqué que le rapprochement envisagé permettrait au nouvel ensemble de devenir le deuxième acteur de la restauration rapide en France.
En France, les restaurants Quick basculeraient progressivement sous enseigne Burger King. La marque Quick serait maintenue en Belgique, au Luxembourg, et hors d’Europe.
« Cette opération est soumise notamment à l’avis des représentants du personnel, aux accords nécessaires pour l’aménagement des emprunts obligataires existants et à l’approbation des autorités de la concurrence. La clôture de l’opération pourrait avoir lieu d’ici la fin de l’année », poursuit le communiqué.
Quick est principalement présent en France, en Belgique et au Luxembourg et compte 19.000 collaborateurs. En 2014, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 1,029 milliard d’euros.
Nette progression des cours obligataires
Pour rappel, Qualium Investment avait racheté les restaurants Quick en 2007 à la Compagnie nationale à portefeuille d'Albert Frère, pour plus de 700 millions d’euros. Le rachat avait été financé à l'époque par une opération de type LBO, un montage financier qui permet aux fonds d’investissement (Qualium Investment dans le cas présent) d’acquérir des entreprises par endettement.
En pratique, le fonds apporte une partie de l’argent, mais l’essentiel du montant du rachat est financé par une holding créée pour l’occasion (Financière Quick SAS), qui rachète l’entreprise visée (Quick) et pour cela s’endette. Une fois l'opération bouclée, les cash-flows et les bénéfices de l’entreprise rachetée remontent au holding qui s'en sert notamment pour payer les intérêts sur ses dettes.
Concernant les obligations émises dans le cadre de cette opération LBO, elles ont fortement remonté hier suite aux annonces de rachat. A titre d’exemple, l’obligation d’une maturité égale au 15 avril 2019 se traite aux alentours des 84% du nominal, contre un cours de 70% vendredi à la clôture des marchés.
Cet emprunt propose à son détenteur un coupon dont le montant est calculé sur base du taux Euribor à trois mois, augmenté d’une prime fixe de 475 points de base (4,75%). Pour information, le taux Euribor à trois mois est négatif en ce moment (-0,041%).
L'émission figure au rang des dettes « sécurisées de 1er rang » de l’entreprise et son rating se situe à « B- » chez Standard & Poor’s et « B3 » et Moody’s. La coupure de négociation est de 100.000 euros pour une taille émise de 440 millions. Les conditions d’émission prévoient pour l’émetteur la possibilité de racheter son emprunt de manière anticipative. La première date pour l’exercice possible de ce « call » est fixée au 15 avril 2016, à 100% du nominal.