Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Aujourd’hui, vendredi 15 décembre, est la séance des 4 sorcières. Troisième vendredi du mois, dernier roulement trimestriel des contrats à termes de l’année. Autrement dit, c’est le jour où les grosses mains arbitrent leurs positions sur les marchés sur nombre de dérivés (futures, options, produits de taux…). Journée sous haute tension donc. Il est très risqué d’avancer un pronostic tant que les « grosses mains » n’ont pas abattu leurs cartes.
Sur les marchés, c’est toujours le beau fixe aux US. En revanche, l’Europe, pourtant gavée de bonnes nouvelles macro, fait grise mine en comparaison. D’ailleurs, avant de vous parler du CAC40 et de décortiquer ses états d’âmes, je vous soumets un graphe du Dow Jones. Attention, ça vaut son pesant de cacahuètes.
▶ Hyperbulle sur le Dow Jones
Pour la petite histoire, j’étais en train de travailler sur des cadrages graphiques pour préparer le terrain pour 2018. Et je me suis confronté à une situation assez peu commune. En effet, il était très difficile de cadrer graphiquement l’avancée du Dow. Les « lignes droites » et autres segments rectilignes permettant habituellement de cadrer les cours ne fonctionnent pas aussi bien que d’habitude. Les canaux, supports et niveaux que je traçais étaient « ok » mais pas assez satisfaisants. Pas assez « pertinents » pour y risquer des interventions de trading…
Donc, après avoir retourné le problème dans tous les sens, je me suis dit « Gilles, think outside the box ! » – « change ta façon de voir les choses ; essaye d’autres approches ».
Eh bien voilà. Il y en a une qui marche. C’est un cadrage sous forme d’une courbe elliptique dont la progression va en accélérant. Le « top départ » a été donné les premiers jours de 2017 (petit segment vertical vert). C’est un genre de phénomène que les amateurs de volatilité auront vite reclassé dans la catégorie (rarissime) de ce que l’on appelle une « hyperbulle ».
Je vous laisse méditer là dessus. Mais il est évident que cet exemple sur le DJIA montre que la vitesse d’accélération actuelle ne peut pas tenir longtemps. Enfin, à moins d’entrer dans un nouveau paradigme où l’indice retourne dans le passé à mesure qu’il atteint de nouveaux sommets, mais là, même la Fed aura du mal à contrer l’espace-temps. Donc, quand le Dow Jones sortira de cette ellipse… ce qui devrait arriver dans tarder… (genre début 2018)… eh bien seul le vide intersidéral s’offrira sous lui. 2018 ne devrait pas être un long fleuve tranquille.
Je reviendrai d’ailleurs sur le Dow Jones et sur les indices américains avec une vue de long terme début janvier, pour poursuivre mes points trimestriels. Voilà, refermons la parenthèse Dow Jones, et intéressons-nous au CAC40.
▶ CAC40 : ça commence à sentir mauvais
Ecoutez, on va faire simple. A torts ou à raison, je vous livre ma conclusion et je vous dis ce que je fais pour cette fin d’année.
1 – Entre 5 450 et 5 300 points (rectangle vert fluo), c’est une zone minée. Le bourbier dans lequel nous sommes depuis plusieurs semaines maintenant. Cette zone est non seulement bourrée de faux signaux, et le CAC40 reste englué dans une absence de tendance, sans aucune dynamique à exploiter.
Pas de tendance, pas de dynamique ? Dans ce cas, aucune raison de chercher midi à 14 heures : le mieux est de ne rien faire. Pour l’instant, je me répète, mais il faut simplement conserver vos positions haussières, mais surtout pas renforcer et en « espérant » (si si, je sais que vous êtes nombreux à vous positionner sur des espérances !) une sortie haussière si/quand le CAC40 se resynchronisera avec les indices US.
Mais je doute que ce soit le cas…
2 – je n’aime pas ce que je vois pour début 2018
Ce manque de conviction du CAC pourrait vite se transformer en faiblesse appuyée si les indices US se mettent à caler (fin d’année ? Plutôt début d’année prochaine à mon avis).
Pour l’instant, nous n’avons pas de signal ferme. Mais si le CAC casse le support des 5 300 points (rectangle vert fluo) et la moyenne mobile 150 périodes, alors il y a de fortes chances que l’on ait une correction.