La société canadienne Bombardier (TO:BBDb), qui produit des avions et des trains, s’est distinguée sur le marché primaire obligataire, levant le double du montant initialement espéré.
Avec plus de 68.000 employés répartis entre quatre secteurs d’activités, Bombardier est un leader mondial de l’industrie du transport. L’entreprise montréalaise, qui alimente la flotte de tram de la STIB en Belgique, a des installations de production et d’ingénierie dans 28 pays, couvrant les secteurs Transport, Avions d’affaires, Avions commerciaux et Aérostructures et Services d’ingénierie.
La société avait dans un premier temps annoncé son intention de collecter un milliard de dollars (américains). Mais l’opération a été portée à deux milliards, lit-on dans un communiqué de l’entreprise. Les nouvelles obligations portent un coupon de 7,875% et ont été émises à 99,246% du nominal.
Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, l’intérêt des investisseurs reste marqué puisque les derniers prix tournent autour de 101,64% du nominal correspondant à un rendement de 7,60%. La coupure est de 2.000 dollars et le rating B-, dans le bas de la catégorie des emprunts spéculatifs.
Intérêt pour la dette à haut rendement
Comment expliquer l’engouement des investisseurs ?
Bombardier a bénéficié d’une part d’un contexte favorable ces dernières semaines pour le marché américain de la dette à haut rendement, lequel a rebondi après un mois de décembre difficile, explique Bloomberg.
La société canadienne a par ailleurs publié des résultats qui ont rassuré les investisseurs sur le bilan de l’entreprise, poursuit l’agence d’informations économique et financière. Bombardier, qui est au début de la quatrième année de mise en œuvre de son plan de redressement, a ainsi rapporté un free cash-flow de 1,04 milliard de dollars au titre de son quatrième trimestre 2018, supérieur aux 890 millions attendus par le consensus compilé par Bloomberg. Le free cash-flow est un indicateur important pour les créanciers obligataires puisque c’est une mesure de la capacité de l’entreprise à dégager un excédent de trésorerie. Cet excédent lui permet de financer sur ses fonds propres ses investissements, rembourser sa dette, payer un dividende...
L’entreprise a également amélioré ses marges bénéficiaires. Et elle a confirmé ses objectifs financiers 2019, qui tiennent compte d’une progression de son chiffre d’affaires à 18 milliards de dollars (16,2 milliards en 2018).
Il faut toutefois se garder de toute euphorie. Les nouvelles obligations restent particulièrement risquées, comme l’illustre le rating B- chez Standard & Poor’s ou le niveau du coupon (7,875%). Ce dernier reste à des niveaux élevés, comme l’étaient les coupons des obligations existantes sur lesquelles Bombardier a lancé une offre de rachat. Il s’agit des souches 7,75% - 2020 ; 6,125% - 2021 et 8,75% - 2021. En clair: les investisseurs exigent toujours une prime de risque substantielle pour prêter de l’argent à Bombardier. Et en corollaire, la compagnie canadienne doit mettre le prix pour séduire les investisseurs.