Auchan Holding, société non-cotée dirigée par la richissime famille Mulliez, vient de mettre à contribution les obligataires au détour d’un emprunt à rembourser dans un peu moins de six ans. Son rating devrait se situer à "BBB-" sur l'échelle de notation de Standard & Poor's.
Si Auchan Holding s'est limité à lever un milliard d'euros, les carnets d'ordres dépassaient les quatre milliards d'euros au moment de boucler la souscription. Un engouement de la part des investisseurs qui a permis de faire baisser le rendement à l’émission initialement attendu.
Sur le marché secondaire, cette obligation nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros continuait d’être recherchée, avec des premiers cours indicatifs de l’ordre de 100,85% du nominal.
47 milliards de revenus annuels
Auchan Holding est essentiellement active dans le commerce de détail via sa filiale de grande distribution Auchan Retail.
A travers l’enseigne éponyme de produits alimentaires, mais aussi Leroy Merlin (bricolage), Kiabi (vêtements à petits prix), Décathlon (articles de sports et loisirs) ou encore Boulanger (équipements électroménagers et multimédias), elle est présente dans 14 pays où elle compte en propre ou via des franchisés, un parc de 2.293 points de ventes.
Le société holding nordiste chapeaute également la foncière Ceetrus (ex-Immochan dont l’activité inclut la gestion de 295 sites, principalement des galeries marchandes et parcs d’activités commerciales) ainsi qu’Oney Bank, spécialisée dans les solutions de paiement et de crédit à la consommation.
Le chiffre d’affaires cumulé de ces deux filiales dépasse toutefois de peu le milliard d’euros, là où l’activité de distribution Auchan Retail, revendiquant 2,4 milliards de passagers à la caisse, a généré 46 milliards de revenus l’année passée.
Un rating sous pression
L’obligation émise cette semaine par la holding devrait être notée "BBB-" chez Standard & Poor’s, soit le dernier cran de la catégorie "investment grade". Depuis le 30 mars dernier, ce rating est par ailleurs assorti d’une perspective négative, ce qui signifie que l’agence pourrait le dégrader à terme, et donc faire d’Auchan, un émetteur spéculatif.
Standard & Poor’s souligne (dans son rapport à lire ici) le plan de transformation (baptisé « Renaissance ») dans lequel est engagé le groupe va peser sur sa profitabilité et la génération de cash-flow durant les deux années à venir.
Rappelons que l’enseigne d’hypermarché opère dans un secteur hautement concurrentiel, impacté par une guerre des prix et fragilisé par le changement de comportement des consommateurs, qui l’ont poussé à se lancer dans un vaste plan de restructuration.
Dans le rouge l’année passée (perte nette dépassant le milliard d’euros), les résultats s’en sont ressentis.