La prévision de croissance officielle du gouvernement pour cette année, à 1,5%, sera difficile à tenir. Après la croissance zéro au T2 et la mauvaise performance de la production industrielle (liée en partie aux grèves et au blocage des raffineries), les nuages s’accumulent sur la France. On pourrait assister à partir du T3 à un effet de rattrapage en ce qui concerne les dépenses de consommation des ménages, qui ont évolué de manière anormale au T2. En revanche, la grande incertitude a trait à l’investissement des entreprises qui reste trop faible, ce qui confirme que les attentes de Bercy en la matière exprimée en fin d’année dernière étaient bien trop optimistes. Juste avant l’élection présidentielle, période propice à une instabilité fiscale, et alors que le contexte international manque de visibilité, en particulier du fait du Brexit, les entreprises vont être tentées d’écouler leurs stocks plutôt que d’accroître l’investissement. Dans ces conditions, la croissance molle en France devrait être la norme et il est probable que le PIB atteigne, au mieux, 1,4% cette année, ce qui correspond à la prévision formulée par Saxo Banque fin 2015.
Les derniers faits marquants :
Vers zéro ? Le taux de rendement des obligations à 10 ans du gouvernement britannique a chuté hier à un nouveau point bas de 0,55% contre 1,38% avant le résultat du référendum britannique sur l’appartenance à l’UE. Pour l’obligation à échéance 20 ans, le taux est déjà en territoire négatif.
Sur le marché des matières premières, un focus (rare) sur le jus d’orange dont le prix devrait augmenter d’environ 10 à 15 centimes le lire selon les estimations à cause d’une mauvaise récolte. En effet, une bactérie menace la production au Brésil et en Floride.
Sages paroles du gouverneur de la RBA Stevens qui quitte ses fonctions : « Comme il ressort clairement de mes discours au cours des deux dernières années, j’ai de sérieuses réserves au sujet de la dépendance croissante à l’égard de la politique monétaire dans le monde entier. Ce n’est pas que les banques centrales ont eu tort de faire ce qu’elles ont fait, c’est que ce qu’elles ont fait ne pouvait pas être suffisant pour restaurer la demande après une période de récession associée à une hausse substantielle de l’endettement ». En l’espace de moins d’une semaine, deux banques centrales ont souligné les limites évidentes de la politique monétaire. La semaine passée, un rapport de la BoE soulignait que le Quantitative Easing (QE) n’a pas d’effet réel sur les anticipations des agents en termes d’inflation. Place à la politique budgétaire !
A suivre aujourd'hui :
Sur le plan américain : les revendications hebdomadaires au chômage (consensus à 265k vs. 269k précédemment) et l’indice Bloomberg de confiance des consommateurs qui était ressorti auparavant à 43. Dans un contexte de taux très bas, l’émission obligataire à 30 ans des Etats-Unis sera également à surveiller en soirée.
Au niveau européen : l’ IPC français (consensus à -0,4% sur un mois) et l’IPC italien pour juillet (consensus à 0,2%). L’impact sur le marché sera faible.