Investing.com - Les marchés américains ont entamé la séance de mardi dans le vert, portés par un rapport sur l’inflation au niveau des producteurs (PPI) plus faible qu’anticipé pour le mois de décembre 2024. De nombreux investisseurs y voient un signal positif pour la politique monétaire de la Fed, même si le taux à 10 ans américain reste proche de sommets sur quatorze mois.
Un démarrage en fanfare pour le Dow Jones
Le Dow Jones Industrial Average a d’abord progressé d’environ 0,42 % à l’ouverture, soit près de 177 points, avant d’accentuer son avance pour grimper de plus de 110 points peu après. Vers 17h00, l’indice s’établissait autour de 42 409 points, en hausse de 0,27 %. Ce rebond du Dow Jones s’explique principalement par des chiffres d’inflation plus rassurants : l’indice IPP (Indice des prix à la production) a affiché une hausse de 3,3 % en rythme annuel en décembre, en léger retrait par rapport au consensus des économistes qui tablait sur 3,4 %. Sur un mois, la progression est ressortie à 0,2 %, alors que 0,4 % était attendu. Cette modération alimente les espoirs d’une Fed moins restrictive, bien que le taux à 10 ans américain demeure élevé, autour de 4,79 %, et continue de tempérer l’enthousiasme sur les marchés actions.
Le marché scrute la prochaine salve de données et d’événements
L'IPP de ce mardi n’est qu’un prélude : le point d’orgue de la semaine sera la publication des chiffres d’inflation à la consommation (IPC) mercredi. Une hausse supérieure aux attentes pourrait raviver la crainte d’une Fed plus ferme face à l’inflation, tandis qu’un chiffre modéré conforterait le rebond actuel de la Bourse. Les regards se tournent aussi vers le secteur bancaire qui dévoilera ses comptes annuels mercredi et jeudi, avec parmi les plus attendues : Citi, Goldman Sachs (NYSE:GS), JPMorgan (NYSE:JPM) et Wells Fargo (NYSE:WFC). Porté par une forte activité de fusions-acquisitions et de trading en 2024, le secteur bancaire devrait publier des résultats solides.
Par ailleurs, l’investiture du président élu Donald Trump, prévue le 20 janvier, laisse planer des incertitudes sur la mise en place de tarifs douaniers progressifs (entre +2 % et +5 % par mois). Cette stratégie « par paliers » pourrait limiter les poussées inflationnistes, mais reste préoccupante pour la Fed dans sa gestion du niveau des prix.
Les autres indices et secteurs en mouvement
Le S&P 500 progresse d’environ 0,1 %, tandis que le Nasdaq Composite gagne environ 0,1 %, tous deux soutenus par la consommation discrétionnaire, où Tesla (NASDAQ:TSLA) bondit de 4 %. Nvidia (NASDAQ:NVDA) grimpe de 1,2 % et Amazon (NASDAQ:AMZN) de 1,4 %, contribuant à la bonne tenue du Nasdaq. KB Home s’envole de plus de 10 % après des résultats supérieurs aux attentes, tandis qu’Eli Lilly (NYSE:LLY) chute de 8,2 % du fait de prévisions de ventes décevantes pour certains traitements. Le secteur bancaire, représenté par l’indice bancaire du S&P 500, avance de 0,5 % : les résultats à venir, combinés à la hausse potentielle des taux, devraient donner un aperçu de la santé du secteur et de sa capacité à gérer un éventuel ralentissement économique.
En perspective : prudence avant la tempête
Les traders pourraient se montrer prudents jusqu’à la publication de l’indice des prix à la consommation mercredi. L’enthousiasme suscité par la baisse relative de l'IPP ne suffira pas, à lui seul, à dissiper toutes les craintes liées à l’inflation. La dynamique haussière observée mardi, particulièrement sur le Dow Jones, pourrait donc s’inverser si l'IPC devait décevoir.
Pour l’heure, Wall Street applaudit ces chiffres moins élevés que prévu sur l’inflation à la production, ce qui offre un court répit aux valeurs de croissance mises sous pression par la remontée des rendements obligataires. Toutefois, l’avenir de la politique monétaire américaine, marqué par l’incertitude quant aux prochaines décisions de la Fed, et la question des tarifs douaniers de l’administration Trump demeurent des variables cruciales qui conditionneront les marchés dans les jours et semaines à venir.