Parallèlement à la crise européenne, le ralentissement de la croissance chinoise est un thème récurrent qui influe fortement sur la performance des Bourses américaines et asiatiques. La dernière lecture des bénéfices des entreprises industrielles dévoile une contraction de 2,2 % A/A à 407,6 milliards de yuans, contre une hausse de 4,5 % précédemment. Ce chiffre confirmant le fléchissement de l’économie chinoise, les investisseurs s’attendent à ce que Pékin prenne de nouvelles mesures de soutien et ajuste sa politique monétaire.
Les marchés ont également bien réagi cette nuit aux résultats de sondages d’opinion grecs. Le parti Nouvelle Démocratie favorable au plan de sauvetage est actuellement en tête des six enquêtes qui prennent le pouls des élections prévues le 17 juin. Le Hang Seng de Hong Kong a ainsi progressé de 0,52 % et l’ASX 200 australien de 0,96%. Le dollar s’est replié face à la plupart de ses rivaux, lâchant 0,6 % contre l’euro qui a rebondi après être tombé à son plus bas depuis juillet 2010. Les positions spéculatives nettes courtes sur l’EURUSD sont cependant à leur plus haut depuis 1999, soit 195 361, et les marchés tablent donc sur une baisse de la monnaie unique au cours des deux semaines précédant les élections. Les matières premières se sont également appréciées face au billet vert, le cuivre enregistrant sa troisième journée consécutive de hausse (+1,41%), tandis que l’or et l’argent ont respectivement gagné 0,34 % et 0,49%.
En Suisse, le président de la BNS Thomas Jordan a déclaré que la banque centrale étudiait des mesures visant à contrôler le franc en cas d’aggravation de la crise européenne, ce qui déclencherait probablement un afflux de capitaux vers la Suisse. Un comité conjoint gouvernement-BNS doit examiner des options telles que le contrôle des capitaux ou des taux d’intérêt négatifs afin de freiner le renforcement du franc dans la mesure où « nous observons une très forte pression haussière sur le franc » car « les investisseurs cherchent une valeur refuge ». Bien que l’économie suisse ne soit pas menacée de récession en 2012, M. Jordan a indiqué que les entreprises vivaient une situation « très difficile ». Il note en outre que « le taux de change minimum actuel est réaliste ». Compte tenu du lundi de Pentecôte en Suisse et du Memorial Day aux Etats-Unis, la journée s’annonce calme, d’autant que peu de données sont attendues pendant la séance européenne, si ce n’est l’indice de confiance des entreprises italiennes à 08h00 GMT.
Publié par Léa Torbey Meouchi sur Swissquote*