Les derniers résultats publiés par la compagnie aérienne allemande et le revers encaissé par Etihad Airways, son principal actionnaire, dans le dossier Alitalia, ont été de nature à inquiéter les investisseurs. Mais ceux-ci semblent avoir été rassurés par le support accordé par la compagnie des Emirats arabes unis.
Sur le marché obligataire secondaire, l’obligation Air Berlin (6,75% - 9/05/2019) était tombée de plusieurs points depuis le 28 avril, date du dernier communiqué financier du transporteur aérien, avec des prix en recul de plus de 10% sur la période. Hier, l'obligation se traitait aux alentours de 78%.
Mais Etihad Airways s’est voulu rassurante. En plus de lui accorder un prêt de 350 millions d’euros, la compagnie des Emirats arabes unis a communiqué cette nuit son intention d’apporter son soutien à Air Berlin afin que la compagnie aérienne allemande puisse faire face à ses obligations financières, et ce pour 18 mois. La volonté affichée par son principal actionnaire de soutenir Air Berlin (dont il détient 29% du capital) a finalement rassuré les marchés et les cours de l'obligation sont repartis à la hausse. Elle se traite désormais aux alentours de 86% du nominal. Le rendement est à l’avenant, puisqu’il dépasse le cap des 15% témoignant de la grande inquiétude du marché.
Pour rappel, Etihad Airways est désormais confrontée aux problèmes d’une autre de ses filiales : Alitalia, dont il détient ici 49%. La compagnie transalpine est placée depuis ce lundi sous le régime de la protection des entreprises en faillites et son avenir (vente totale ou partielle, démantèlement…) se jouera ces prochaines semaines.
Perte doublée sur un an
Les obligations Air Berlin avaient déjà connu un solide trou d’air à l’annonce d’une perte plus que doublée pour la compagnie allemande en 2016.
L’entreprise dirigée Thomas Winkelman, un ancien responsable de Lufthansa (DE:LHAG), a enregistré une perte nette record de 782 millions en 2016, contre -447 millions douze mois avant. Cette évolution s’explique principalement par les charges exceptionnelles et les coûts de restructuration (totalisant 335 millions) liés au plan de transformation de l’entreprise, en une compagnie aérienne de réseau. Outre ces défis internes, des facteurs externes comme une concurrence accrue, des mouvements sociaux sur le hub de Berlin et des événements géopolitiques ont pesé sur les comptes.
Depuis 2008, Air Berlin n’a pas réussi à clôturer un exercice en positif. Et l’année n’a pas très bien démarré puisqu’Air Berlin a encore perdu 293 millions contre -182 millions il y a un an.