Russie : La hausse du pétrole ne suffit pas (par Yann Quelenn)
Le chemin de la reprise est tortueux. On aurait pu croire que la hausse des prix du pétrole était la réponse à toutes les difficultés de la Russie. Le problème est cependant plus profond. On ne peut toutefois nier que l'or noir est nettement plus profitable au pays à $50 plutôtqu'à $30. Le récent rebond entre pour une bonne part dans les prévisions russes d'un retour à la croissance en 2017.
Les dernières statistiques n'incitent guère à l'optimisme. Les chiffres de l'emploi semblent néanmoins sur une dynamique positive. Le taux de chômage publié hier reste stable à 5.2%. De plus, l'inflation est en recul à seulement 4.2% YTD.
Reste un problème de plus en plus préoccupant. Les ventes de détail ont chuté à -1.4% m/m en septembre, retombant à leur niveau de début 2015. La consommation pose manifestement problème, ce qui est confirmé par l'effondrement à -8.3% a/a du revenu disponible réel. En d'autres termes, l'inflation assomme la classe moyenne russe et les ventes de détail s'en font clairement l'écho.
D'autres indicateurs s'inscrivent en baisse, telle la production industrielle dont la progression ne s'est pas poursuivie depuis l'an dernier et qui s'établit en territoire négatif à -0.8% a/a.
La banque centrale est donc loin d'avoir rempli son double mandat. Il lui sera difficile d'abaisser encore son taux directeur avant la fin de l'année pour contrer les risques à la hausse de l'inflation. Elle devrait confirmer sa stratégie lors de sa prochaine réunion prévue le 28 octobre.
Pour l'instant, elle cherche à atteindre ses objectifs en achetant de l'or et en rêvant d'adosser sa monnaie au métal précieux. En 2015, la Russie a acquis 208 tonnes d'or, après en avoir ajouté 172 tonnes à ses réserves l'année précédente. Elle projette d'en acheter 200 tonnes sur 2016.
L'horizon à moyen terme de la Russie paraît incertain. Reprendre des longs sur l'USD/RUB jusqu'à la fin de l'année pourrait être une bonne option.
Qu'attendre de la réunion de la BCE ? (par Yann Quelenn)
Le programme musclé d'assouplissement quantitatif de la BCE doit s'achever en mars prochain. Il consiste en l'achat de quelque 1 700 milliards d'euros d'obligations. Les investisseurs attendent à présent l'annonce de la prochaine étape. Nous pensons que les autorités monétaires n'effectueront aucun changement aujourd'hui et qu'elles attendront de disposer de davantage de données économiques pour pouvoir mieux évaluer la situation. La réunion de décembre sera sans doute le rendez-vous phare de l'année.
Les fondamentaux économiques paraissent mitigés pour l'instant. La croissance de la zone euro n'a pas encore vraiment redémarré. Elle est ressortie à 0.3% t/tau deuxième trimestre, en recul par rapport au T1. Par ailleurs, l'inflation core a atteint un plus haut de deux ans en septembre, à 0.4% m/m et 0.8% a/a. L'objectif de 2% de la BCE semble toutefois très éloigné. Selon nous, le programme massif de la banque centrale a évité un enfoncement dans la récession, mais a échoué à stimuler réellement l'économie.
La situation européenne semble incertaine. Le cauchemar annoncé dans le sillage du Brexit ne s'est pas concrétisé et le référendum italien prévu en décembre pourrait porter un nouveau coup à la cohésion européenne. Sur le marché des changes, il y a place pour un affaiblissement accru de l'euro, ce qui apporterait un peu d'oxygène aux exportateurs européens.
EURUSD Le rebond limité affiché par la paire EUR/USD indique des pressions vendeuses. Le support horaire situé à 1,0952 (plus bas du 25/07/2016) est en voie d'être touché. Elle peut rencontrer une résistance horaire à 1,1058 (plus haut du 13/10//2016). Une résistance clé se trouve loin à 1,1352 (plus haut du 18/08/2016). On privilégie un autre mouvement de consolidation. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD La vente massive de la paire GBP/USD semble avoir marqué une pause pour l'instant. La résistance horaire située à 1,2272 (plus haut du 13/10/2016) a été cassée. Une autre résistance se situe à 1,2325 (plus haut du 18/10/2016). Des résistances majeures se trouvent loin à 1,2620, puis à 1,2873 (03/10/2016). Elle devrait poursuivre sa progression. La configuration technique à long terme est même plus négative, le vote sur le Brexit ayant ouvert la voie à une accentuation de la chute. Le support à long terme situé à 1,0520 (01/03/85) représente un objectif convenable. La résistance à long terme est située à 1,5018 (24/06/2015) et pourrait indiquer un retournement à long terme de la tendance négative. Cependant, un tel scénario est très peu probable pour l'instant.
USDJPY La paire USD/JPY a réussi à rebondir après avoir touché un plus bas de 103,17. Une cassure du support horaire des 102,81 (plus bas du 10/10/2016) est nécessaire pour confirmer l'existence de pressions sous-jacentes. Un support clé peut se situer à 100,09 (27/09/2016). Elle peut rencontrer une résistance horaire à 104,64 (plus haut du 13/10/2016). La paire devrait poursuivre sa chute. Nous privilégions un biais baissier à long terme. Un support se situe actuellement à 96,57 (plus bas du 10/08/2013) . Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble absolument peu probable. La paire devrait poursuivre sa chute vers le support des 93,79 (plus bas du 13/06/2013).
USDCHF La paire USD/CHF reste dans la zone de résistance située entre 0,9919 (plus bas du 07/08/2016) et 0,9950 (27/07/2016). La paire reste dans une dynamique haussière depuis le 15 septembre. Un support horaire devrait se situer à 0,9733 (base du 05/10/2016), puis à 0,9632 (plus bas de la base du 26/08/2016). La paire devrait poursuivre sa progression. À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise toutefois un biais haussier à long terme depuis la suppression du taux plancher en janvier 2015.