De la réflexion après le G8. L'euro sans âme.

Un G8 à Camp David qui a pris des allures d'"Ecole des fans". Croissance et consolidations fiscales furent les maîtres mots de ce sommet des pays les plus riches, de sorte que Hollande et Merkel ont semblé tous deux adoubés dans leur politique s'agissant du redressement de l'euro zone par les instances internationales ! Obama en arbitre des débats a d'ailleurs annoncé qu'en Europe il convenait d'officier par ce tandem  visant d'une part à relancer l'activité tout en maintenant un serrage de boulons dans l'endettement des états... En filigrane, le moteur reste l'emploi à dynamiser. Bref, une recette qui a ménagé la chèvre et le chou (non, pas de vilaine devinette "who's who ?" s'il vous plaît !) où la chancelière allemande et le Président de la République française ont trouvé matière à festoyer sur l'autel de l'ambivalence d'avoir eu 10/10 comme au temps du Grand Jacques... En revanche, il n'est pas sûr que cette rencontre se soit terminée sous les applaudissements d'un auditoire qui sait d'ores et déjà que la bataille va être âpre afin de venir à bout de cette crise.
 
Depuis quelques jours, les agences de notation reviennent en boomerang sous les feux de la rampe sur le forex trading. Les dégradations en tout genre vont bon train. Les périphériques sont derechef dans le collimateur des bureaux d'études et notamment le secteur financier avec des corrections cinglantes infligées sur les ratings des banques espagnoles ou italiennes. C'est pourquoi Rajoy est même monté au créneau ce week-end en contrant Hollande d'un ton ironique puisqu'a priori ce dernier a cru bon exhorter le chef du gouvernement espagnol pour qu'il prenne des mesures de renforcement des établissements en question par le concours de l'aide du fonds de secours. Ce à quoi répondit le Premier Ministre que dans l'état actuel il n'était nullement besoin d'avoir un tel recours, à moins que l'hôte de l'Elysée ait des informations que la diplomatie à Madrid n'aurait pas. On le comprend, l'évolution empirique des problèmes sur le vieux sol met à cran toutes les bonnes âmes soucieuses d'enrayer la propagation du phénomène et nous pourrions de facto connaître dans les sessions de trading à venir des pistes explorées en guise de conjectures avec à la clef ensuite des dénégations en écho. Prêcher le faux pour le vrai est un exercice qui devrait revenir à la mode.
 
Il n'empêche que les cambistes et opérateurs de bourse ne s'embarrassent pas de fioritures en tranchant dans le vif du sujet la semaine dernière par des dégagements très importants sur les actifs à risques. Le cac 40 a clos avant le baluchon du week-end à un niveau plus sondé depuis mi-décembre 2011 quand l'euro a pris la douche face au dollar en épousant notre projection technique imprimée par nos services du marché des devises au 1.2640$ juste avant un léger regain intraday à 1.2770. La paire phare du forex s'en revient ainsi à des cours de début d'année. En outre, les arbitrages sont légion dans l'obligataire, véritable baromètre du malaise conjoncturel de la sphère souveraine au sein du club euro. L'Espagne et l'Italie doivent acquiescer un taux sur le 10 ans à nouveau autour des 6% mais le Portugal n'est pas en reste avec un papier de même échéance à plus de 11.5%. En revanche, l'étalon bund se négocie sur une détente historique vers 1.41%. L'OAT tricolore quant à elle passe le cap du changement à la magistrature suprême jusqu'ici sans encombre avec un taux à 2.80%.
 
Tandis que les débats vont battre leur plein à propos du cas grec, la diplomatie européenne va être mise à rude épreuve car il va falloir éviter l'écueil de la fameuse cacophonie à laquelle la "gouvernance" nous habitue quand la tension monte sur notre rive : chacun désirant effectivement prôner en faveur de ses intérêts personnels. Il n'est pas certain que la réunion outre-Atlantique ait servi à atténuer les dissensions in fine. Sur le front macroéconomique hebdomadaire, les traders prêteront attention à des statistiques sur l'immobilier ainsi les commandes de biens durables chez l'oncle Sam qui rythmeront les carnets d'ordres. En Europe l'IFO allemand du climat des affaires sera scruté avec aussi des indicateurs manufacturiers. 
 
Techniquement l'euro dollar a répondu à nos attentes du reflux au 1.2640 que nous prévoyions depuis la fracture du 1.3000 au sud. Dorénavant il est impératif de trader de manière plus prudente en abandonnant l'obsession du rouge. Certes, au Foxy Trading Club nous n'en sommes pas non plus à renverser la vapeur au nord... Abordons cette séance de day trading avec une attitude pondérée : la bougie de vendredi passé sur l'échiquier graphique milite à une possible reprise de souffle, eu égard à un courant vendeur très en verve sur ce mois de mai. Nous n'avons jamais caché que dans le giron du bas annuel, de la tergiversation en vue de trouver un équilibre adéquat dans les applications était anticipée. Raison pour laquelle nous pronostiquons un range intraday 1.2840/1.2700. De surcroît, si les preneurs de l'EUR accrochaient le 1.2800, nous pourrions même avoir une respiration positive jusque 1.2900 demain. Encore faudrait-il tenir le cap.

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