Les amateurs d’or devraient se battre pour défendre le métal jaune au niveau clé de 1 200 $ l'once cette semaine alors que la crise en Turquie détourne les investisseurs des matières premières et autres actifs risqués vers le dollar. Sur le front de l'énergie, les investisseurs espèrent depuis longtemps que le resserrement des approvisionnements iraniens mettra fin à la pire série de baisses en trois ans.
La lire turque devraient diriger les investisseurs vers le dollar, pesant sur la demande dans les matières premières. Le dollar a en effet grimpé de 16% contre la lire vendredi alors que l'administration Trump a imposé de nouvelles sanctions à Ankara pour la détention du pasteur américain Andrew Brunson.
"Nous suivons de près l'évolution de la paire USD/TRY", a déclaré TD Securities dans une note publiée dimanche. "Les risques de contagion sont importants sur tous les marchés. Les inquiétudes de la BCE face aux expositions des banques à la Turquie et aux problèmes budgétaires italiens ont entraîné l’EUR / USD vers de nouveaux creux."
Hormis les turbulences monétaires, les marchés attentifs à quelques données dans le calendrier économique, avec notamment les ventes au détail aux États-Unis, la production industrielle chinoise, et l'inflation au Royaume-Uni.
L'or vers un cinquième mois dans le rouge
L’or a passé les six dernières semaines dans le rouge. Il finira un cinquième mois en territoire négatif à moins de nettement se redresser d'ici la fin du mois d'août.
Vendredi, l'or s'affichait en baisse. Alors que les retracements de Fibonacci indiquent un support potentiel à 1 217,17 dollars aujourd'hui. Cependant, on peut aussi estimer que les investisseurs baissiers sur l'or tenteront de viser encore plus bas dans l'environnement hostile créé par la lire turque.
George Gero, analyste des métaux précieux chez RBC Capital à New York a par ailleurs commenté : "Tout cela signifie une hausse du dollar à des sommets qui n’ont pas été atteint depuis 2017, ce qui plafonne le rebond de l'or".
Le marché pétrolier divisé sur les conséquences des sanctions contre l'Iran
Les sanctions américaines contre l’Iran et les conséquences sur les exportations de pétrole de Téhéran devraient aider les prix du brut à sortir de leur plus grande série de pertes depuis 2015, selon certains analystes.
Le WTI et le Brent britannique se sont tous deux stabilisés vendredi, mais les gains n’ont pas suffi à empêcher une cinquième semaine de pertes sur six.
Lors de la clôture à 67,63 dollars le baril la semaine dernière, les signaux restaient baissiers sur le WTI selon les analyses techniques quotidiennes d'Investing.com, avec des retracements de Fibonacci plaçant le premier support à 67,65 $, le deuxième à 67,57 $ et le troisième à 67,44 $.
Le Brent, qui s'est établi à 72,81 dollars, affiche également des signaux baissiers selon les analyses techniques, avec des supports de Fibonacci à 71,79 dollars, 71,37 dollars et 70,71 dollars.
Rappelons que les Etats-Unis ont déclaré la semaine dernière qu’ils avaient commencé à appliquer de nouvelles sanctions contre l’Iran, qui viseraient également le secteur pétrolier du pays à partir de novembre.
Mais compte tenu du fait que d’autres membres de l’OPEP compensent le déficit des exportations de pétrole iranien, les sanctions à l’encontre de Téhéran pourraient ne pas avoir un grand impact, a déclaré la Commerzbank la semaine dernière, ajoutant que les prix du brut étaient probablement justifiés à ses niveaux actuels ou même inférieurs.
La hausse de la production de pétrole aux États-Unis exacerbe également les inquiétudes concernant les approvisionnements. Le nombre de plateforme de forage en activité aux Etats-Unis a bondi de 10 la semaine dernière, le plus important bond hebdomadaire depuis le mois de mai. La production totale de brut américain est de près de 16% supérieure à celle de l'an dernier.
"Le marché est dans une bataille continue entre ceux qui considèrent l'augmentation de la production promise par l'OPEP et les producteurs non-membre de l’OPEP comme suffisants pour compenser les nombreuses questions géopolitiques actuelles dans le monde" selon un analyste chez EMI DTN à New York.
"Sur la base des performances du marché au cours des six dernières semaines, il faut en conclure que la vision de la production gagne la bataille".