Surfant sur l'intérêt du marché pour la dette africaine, la Côte d'Ivoire vient d’émettre avec succès deux nouveaux emprunts, l’un libellé en euro, l’autre en dollar.
Selon l’agence Bloomberg, les investisseurs internationaux ont sollicité massivement ces deux nouvelles obligations, sur-souscrites respectivement à hauteur de 4,4 milliards d’euros et 4,8 milliards de dollars. Et visiblement, l'engouement observé sur le primaire se confirme sur le secondaire.
L’emprunt en euro, servant un coupon fixe de 5,125% et arrivant à maturité dans neuf ans, se traite aux alentours des 102% du nominal, contre un prix d’émission fixé au pair. Le rendement annuel de cette obligation, nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, est dès lors ramené sous les 5%.
En ce qui concerne la tranche en dollar, elle porte sur une taille de 1,25 milliard et arrivera à maturité en 2033. Libellée par coupure de 200.000, elle propose un coupon fixe de 6,25% et se traite à l’achat elle aussi à la hausse aux alentours des 102% du nominal.
Intérêt pour le papier africain
‘En dépit des défis socio-économiques qui ont traversé le pays ces derniers mois, et notamment des revendications musclées de la part de certains soldats et travailleurs de la fonction publique, ou encore la baisse des prix du cacao, son principal produit d'exportation, les investisseurs semblent donc faire confiance à la Côte d’Ivoire’, a souligné l’agence Ecofin en marge de cette émission.
Selon cette même agence, ‘ce succès peut-être attribué à l'accompagnement en cours du FMI, à la décision prise par le gouvernement de réajuster ses dépenses publiques ou encore à une conjoncture internationale marquée par la crise dans les pays du Golfe, qui rétrécit le panier des offres obligataires souveraines de la part des pays émergents’.
Bloomberg rappelle de son côté que les nations africaines peuvent compter sur une demande importante pour les actifs émergents cette année, les investisseurs semblant s’être fait à l’idée que les autorités monétaires américaines ne remonteront que très lentement leur taux d’intérêt.
On notera à ce titre que plusieurs pays africains ont sollicité le marché des capitaux international cette année. On pense au Sénégal qui a reçu pas moins de neuf milliards de dollars de demandes pour son émission remboursable dans 16 ans, rémunérée par un coupon de 6,25%. L’Egypte et le Nigéria ont également précédé la Côté d’Ivoire cette année.