"Les marchés ont vécu une séance erratique hier. Malgré une tentative de rebond après la séance morose de mardi, ils ont été freinés dans leur élan par les chiffres immobiliers aux Etats-Unis. D’une manière générale, les marchés se montrent indécis et peinent à dégager une dynamique claire. La tendance de fond reste haussière mais la dynamique au jour le jour n’est pas vraiment lisible. Les catalyseurs manquent et sont pour la plupart contradictoires. La volatilité des cours du pétrole est aussi un paramètre avec lequel il faut apprendre à évoluer. Le pétrole semble être ancré dans un trading range et le prolongement de l’accord pour une réduction de la production ne suffit pas à propulser les cours au-dessus d’un certain niveau. La fin de semaine restera chargée sur le plan macroéconomique. Dans un contexte où les marchés sont dans l’attente de la décision de la FED pour le mois de juin et s’interrogent sur les intentions de la BCE et une éventuelle sortie graduelle de sa politique accommodante, la macroéconomie devrait jouer un rôle important."
Les derniers faits marquants :
Les promesses de ventes de logements américains ont diminué pour le deuxième mois consécutif en avril mais la reprise du marché de l'habitation reste soutenue par un marché du travail fort. L'Association nationale des courtiers en valeurs mobilières a déclaré hier que son indice a chuté de 1,3% à 109,8. Les contrats ont diminué dans le Nord-Est, le Midwest et le Sud mais ont augmenté de 5,8% dans l'Ouest. À la suite de données récentes montrant une baisse de la construction résidentielle et des ventes de maisons nouvelles et anciennes, la baisse des contrats suggère une modération dans l'activité du logement.
Selon un responsable de la réserve fédérale, la répression de l'administration Trump contre les migrants illégaux va probablement affaiblir les dépenses de consommation et la croissance économique des États-Unis, alors que ceux visés par l'arrestation choisissent de rester et d'économiser davantage. Des millions de migrants "ne vont plus dans les magasins, ils restent à la maison, ils ont peur que s’ils sortent, ils ne rentrent pas à la maison", a déclaré Robert Kaplan, président de la Fed de Dallas. L’impact devrait tout de même rester très limité à l’échelle nationale, mais certaines petites villes où l’immigration est forte pourraient subir une récession.
Les prix du pétrole ont baissé hier sur un plus bas de trois semaines alors que la production libyenne était en train de se remettre d'un problème de terrain pétrolier, alimentant les inquiétudes que les réductions des produits menées par l'OPEP pour réduire les stocks mondiaux étaient compromises par les producteurs n’ayant pas signé l'accord. Le Brent a perdu en fin de journée hier 3,1% à $50,21 tandis que le brut léger américain s’échangeait à $48,31 en baisse de 2,7%. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et d'autres producteurs, y compris la Russie, ont convenu la semaine dernière d'étendre un accord pour réduire la production d'environ 1,8 million de barils par jour jusqu'à la fin du mois de mars 2018. Les opérateurs ont rétabli leur position de couverture courtes qu’ils avaient coupé avant la réunion de l’OPEP.
A suivre aujourd'hui :
La journée s’annonce particulièrement chargée sur le plan macroéconomique. La matinée sera marquée par la publications des PMI définitifs pour le Zone Euro. L’après-midi sera encore plus animée outre-Atlantique. On suivra notamment les résultats de l’enquête ADP sur les créations de postes dans le secteur privé. Outre les traditionnelles demandes d’allocations-chômage, les investisseurs se tourneront vers l’ISM manufacturier du mois de Mai.
Du côté des matières premières, après la décision de l’OPEP, les marchés se tourneront vers l’état des stocks de pétrole aux Etats-Unis, variable très importante dans l’évolution des cours.