Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Ce jeudi matin, les indices font de nouveau grise mine, Stoxx 600 en tête : entre une succession de profit warnings en Europe et une éventuelle hausse des impôts sur les entreprises en France, le climat n’est plus aux réjouissances. Et ce ne sont pas les problèmes d’approvisionnement qui s’annoncent aux Etats-Unis qui vont rassurer les marchés…
En début de semaine dernière, Bank of America (NYSE:BAC) (Global) pesait sur le secteur du luxe européen, en dégradant pas mal de valeurs comme LVMH (EPA:LVMH) ou Kering (EPA:PRTP), sur fond de baisse attendue de la croissance en Chine.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le timing n’aura pas été des plus opportuns puisque, dès le lendemain, les premières mesures de relance annoncées par Pékin sonnaient le top départ d’un gros rally haussier en Chine.
Je ne vais pas leur jeter la pierre car, de mon côté, l’impulsion haussière du CAC 40 de jeudi dernier (qui me semblait alors de bon augure pour viser la zone des 8 000 points) a du plomb dans l’aile. Il faut dire que depuis le début de la semaine, l’actualité n’incite tout de même guère à l’optimisme.
Stoxx 600 : la saison des profit warnings
D’une part, dans l’Hexagone, la perspective d’une hausse des taxes sur les sociétés qui gagnent de l’argent, (enfin, « d’impôts exceptionnels » pour reprendre les termes du gouvernement), n’est évidemment pas porteuse.
Surtout quand on sait qu’elle pourrait viser à la fois les valeurs bancaires (comme Crédit Agricole), les concessions, qu’elles soient aéroportuaires (ADP (EPA:ADP)) ou autoroutières (Vinci/Eiffage), ou encore le segment des jeux d’argent (La Française des Jeux ou Groupe Partouche en première ligne).
Dans le même temps, sur le front du newsflow corporate, ce n’est pas mieux.
Lundi, de nombreux warnings dans le secteur automobile sortaient de nouveau, d’Aston Martin (LON:AML) en passant par Volkswagen (ETR:VOWG_p), ou Stellantis.
Ce jeudi, on apprenait également que la filiale Telecoms de Bouygues (EPA:BOUY) y allait, elle aussi, de son petit avertissement (ce qui, par effet de contagion, pèse aussi sur une valeur comme Orange).
Un climat tendu à l’international
Outre-Atlantique, les nouvelles ne sont guère plus engageantes : un mouvement de grève a été lancé chez les dockers américains…
… mouvement qui fait notamment craindre des problèmes sur les chaînes d’approvisionnement d’acteurs de la consommation (comme McDonald’s).
Par ailleurs, les baisses de Nike (NYSE:NKE) hier (après, là encore, l’abandon de ses objectifs) ou de Tesla (NASDAQ:TSLA) (suite à l’annonce de livraisons inférieures aux attentes) n’ont rien de rassurant.
Force est d’admettre que le début de la saison des trimestriels (à partir de la semaine prochaine) risque d’être délicat.
Et pour ne rien arranger, quand on ajoute à cela les tensions géopolitiques entre Israël et l’Iran depuis 48h (avec une situation qui, sans les Américains, aurait potentiellement déjà pu s’embraser), le tableau d’ensemble ne semble tout de même guère reluisant.
En conséquence de quoi, et pour en revenir à la situation des indices, Bank of America (Securities cette fois) faisait preuve d’un certain pessimisme en début de semaine quant à la situation du Stoxx 600.
Et il est vrai qu’étant donné la tournure des évènements depuis lundi, la poussée constatée en fin de semaine dernière sur l’indice large européen (cf. ellipse orange sur mon graphique journalier ci-dessous)…
…part pour être un joli bull trap (piège à la hausse) dans les règles de l’art.
Gare désormais à ne pas casser le support dynamique ascendant (visible en pointillés noirs)…