Le producteur australien de minerai de fer Fortescue Metals a réalisé une opération remarquée sur le marché obligataire américain, puisqu’il a levé, en quelques heures, bien plus que le montant prévu.
La faiblesse récente du prix des matières premières sur fond d’interrogation pour la demande chinoise, n’a visiblement pas rebuté les investisseurs. La compagnie minière qui espérait collecter 1 milliard de dollars est finalement repartie avec 1,5 milliard, et deux nouvelles souches obligataires d’une taille de 750 millions. La première obligation affiche une maturité égale au 15 mai 2022 et la seconde arrive à échéance deux ans plus tard, avec des coupons de respectivement 4,75% et 5,125%.
Négociables l’une comme l’autre par coupures de 2.000 dollars, elles sont déjà disponibles sur le marché secondaire, à des prix de respectivement 100,1% et 100%, correspondant à des rendements de 4,73% et 5,125%.
Ces obligations, qui ne bénéficient d’aucun rating, ont été émises par FMG Resources AUG 2006, une filiale à part entière de Fortescue Metals. Précisons que les conditions d’émission ne prévoient aucune option de rachat par anticipation (« call ») pour l’émetteur.
Cette levée de dette permet à Fortescue de refinancer des emprunts existants à de meilleures conditions 'reflétant l’amélioration du profil de crédit' de la compagnie, peut-on lire dans un communiqué.
Prise directe avec la Chine
Fortescue Metals est l'un des acteurs mondiaux dans l’industrie du minerai de fer. Fondé en 2003, le groupe produit 165 à 170 millions de tonnes par an pour un chiffre d’affaires de 8,6 milliards de dollars (américains) en 2015, selon le dernier rapport annuel disponible.
Il exploite quatre sites miniers dans le Pilbara, l'une des neuf régions d’Australie occidentale, tout en détenant (et en opérant) par ailleurs sa propre chaîne d’approvisionnement intégrée et cinq zones d’accostage portuaire. Il se vante également de détenir le chemin de fer le plus rapide et le plus solide au monde avec une capacité de charge de 42 tonnes sur 620 km de voies ferrées. Avec une liaison maritime de seulement dix jours de Port Hedland vers la Chine, l’entreprise a pu aussi développer des liens étroits avec des clients et d’autres parties prenantes chinoises.
Sa proximité immédiate avec ses principaux marchés est un atout majeur qui a joué dans l’accord historique signé il y a un peu plus d’un an avec le brésilien Vale, un autre géant du fer. Poussé dans le dos par la baisse des prix du fer et disposant d’une certaine complémentarité, les deux groupes ont décidé de s’associer pour renforcer leur compétitivité en Chine, et concurrencer leurs rivaux Rio Tinto (LON:RIO) et BHP Billiton qui produisent à moindre coût.