Les obligations d'ArcelorMittal ont perdu quelques points ces derniers jours, à la suite d'un rapport de Standard & Poor's. Mais l'éclaircie qui se profile entre les Etats-Unis et la Chine pourrait bien inverser la tendance.
Standard & Poor's a en effet abaissé ses perspectives sur la notation de la dette du premier sidérurgiste mondial.
Pour ne citer qu’elle, l’obligation émise en dollars et remboursable dans dix ans par le groupe dirigé par Lakshmi Mittal vient de passer sous le pair, ramenant son rendement à l’échéance à 4,36%.
Accessible au plus grand nombre puisque libellée par coupure de 2.000 dollars, elle est considérée comme un placement de bonne qualité par Standard & Poor’s qui lui attribue un rating « BBB- ».
Un rating qui pourrait bien être sous pression car depuis la semaine passée, l’agence a revu la perspective qui lui est associée, pour la porter de stable à négative.
« Une dégradation d’ici un à deux ans de la notation n’est pas à exclure » explique Standard & Poor’s, pointant notamment la détérioration des conditions sur le marché européen de l’acier.
Les analystes ajoutent que l’acquisition du sidérurgiste indien Essar Steel, ainsi que celle du producteur d'acier italien Acva, dont la performance déficitaire est décevante, devrait peser sur la profitabilité de l’entreprise et ses standards de crédits en fin de l’année.
L’exécution partielle du programme de cession d’actifs annoncé, qui porte sur deux milliards de dollars, pourrait toutefois améliorer les standards de crédits de Mittal, note la concurrente de Moody’s.
Celle-ci s’attend par ailleurs à ce que les marges de l’industrie de l’acier, qui ont touché un record de faiblesse cet été, s’améliorent l’année prochaine, sur fonds de baisse des prix du minerai de fer, de réductions de production annoncées par certains acteurs, ou encore, de normalisation des stocks.
Standard & Poor’s ne prévoie pas de nouvelles baisses de la demande d’acier d’ici 2020 en Europe ou aux États-Unis.
On notera qu’une dégradation, ne fût-ce que d’un cran, reléguerait de facto la dette du géant de l'acier en catégorie spéculative.
Un scénario à éviter absolument pour le sidérurgiste, car il contraindrait toute une série d’investisseurs institutionnels et autres fonds de pension à se détourner de sa dette, ces derniers ne pouvant pas détenir pour leurs clients des placements jugés spéculatifs.
L'éclaircie qui semble se profiler sur le front des tensions commerciales entre les USA et la Chine devrait être de nature à rendre un peu d'optimisme au sidérurgiste.
Arcelor Mittal, qui a bouclé son dernier exercice annuel sur un chiffre d'affaires de 76 milliards de dollars, publiera ses résultats trimestriels le 7 novembre prochain. L'occasion peut-être pour le groupe d'annoncer des mesures susceptibles de rassurer Standard & Poor's.