Les obligations perpétuelles, plus risquées mais aussi plus rémunératrices, ne sont aujourd’hui plus légion sur le secondaire. La faute aux taux bas, qui ont poussé les émetteurs à refinancer leurs dettes à moindres coûts, et rembourser leurs emprunts de cette nature.
Parmi les obligations perpétuelles encore en circulation, nous en avons épinglé une plutôt atypique, qui est émise par la BNP Paribas (PA:BNPP).
Assortie d’un taux de 6,50% et libellée par coupure de 2.000 dollars, elle peut être remboursée lors de chaque versement trimestriel du coupon, au gré du géant bancaire européen.
Actuellement, son cours avoisine les 102% du nominal, ce qui porte son rendement jusqu’au prochain call (début mars de l’année prochaine) à -2,80%, le prix de remboursement au call étant fixé à 100% du nominal.
Pourquoi se positionner sur une obligation au rendement négatif jusqu’au prochain call ? Selon Oblis, deux scénarios s’offrent à l’investisseur.
Scénario 1
L’investisseur prend le risque d’acheter cette obligation et, pas de bol, la BNP décide de la rembourser le 6 mars prochain, date du prochain call.Le rendement négatif affiché pourrait laisser croire qu'il encaisserait dans cette éventualité, une perte supérieure à 2%.Dans les faits, celle-ci sera plus qu’atténuée grâce aux intérêts qui auront couru d’ici à mars, soit un quart de 6,50%.
Scénario 2
La BNP continue de laisser courir son emprunt au-delà du prochain call (ce qu’elle fait, soit dit en passant, depuis plusieurs années déjà), autrement dit au minimum jusqu’en juin prochain.
Partant, notre investisseur empocherait au minimum 3,25% d’intérêts courus avec cette obligation, avec la possibilité de toucher 4,875% dans le cas où le call ne serait toujours pas activé en septembre prochain, et ainsi de suite...
Rappel des risques liés aux perpétuelles
L’obligation sous revue figure au rang de dette subordonnée de la BNP Paribas (PA:BNPP).
Même si elle est notée dans la catégorie investissement, comme le souligne le rating BBB- accordé par Standard & Poor’s, c'est aussi trois crans de moins par rapport à la note A- accordée à la dette senior du même émetteur.
Cette différence s’explique par un risque plus élevé (par rapport à la dette dite ‘senior’ de l’émetteur), lui-même lié au caractère subordonné de l’emprunt. Cela signifie qu’en cas de faillite de l’émetteur, le remboursement de ces obligations est subordonné au remboursement des dettes ‘senior’ et dans le cas présent après les autres dettes subordonnées.