La BCE a sauvé les meubles la semaine passée. Pour l’instant, le marché semble accueillir avec soulagement l’hypothèse d’un renforcement possible des mesures accommodantes en zone euro en mars. Autre bonne nouvelle pour les investisseurs : Jens Weidmann, chef de la banque centrale allemande, n’aura pas voix au chapitre lors de cette réunion puisqu’il ne fait pas partie des membres votants du Conseil des gouverneurs. Il est de notoriété publique qu’il est très sceptique à propos des choix de politique monétaire de Mario Draghi. Cette configuration renforce évidemment l’hypothèse d’une action rapide de la BCE. Toutefois, il ne faut sur-interpréter le rebond des marchés. Le discours de Mario Draghi fut l’excuse attendue par de nombreux investisseurs pour effectuer des achats à bon compte. Le potentiel de baisse des indices n’est pas encore épuisé. On peut toutefois souhaiter que la semaine qui s’amorce puisse nous fournir des éléments plus concrets à propos du panorama économique mondial. Jusqu’à présent, les indicateurs sont mi-figue mi-raisin, semblant corroborer l’hypothèse de la fin d’un cycle économique.
Les derniers faits marquants :
Redressement du rouble russe, et même des principales valeurs de la bourse moscovite, suite au commentaire de John Kerry laissant entendre que les sanctions contre la Russie POURRAIENT être levées dans les prochains mois. Ce serait notamment une bouffée d’air frais pour le secteur pétrolier russe qui souffre d’un sous-investissement chronique depuis plusieurs années et doit compter sur les capitaux étrangers pour maintenir un rythme de production stable.
En septembre dernier, nous évoquions le scénario, pas si improbable que cela, d’une récession mondiale. Plusieurs indicateurs soulignent, effectivement, que la croissance tourne au ralenti. Le commerce mondial, en volume, est ainsi toujours en recul avec une baisse de 0,1% en novembre dernier par rapport au mois précédent. Il s’agit de la statistique la plus récente en la matière.
La chute du prix du baril de pétrole reste l’un des principaux évènements de ce début d’année. Le défi pour les groupes pétroliers est de limiter la chute en bourse. Pour y parvenir, ils décident souvent de couper dans les capex pour maintenir le niveau des dividendes intact. Le PDG de Total (PA:TOTF) abonde dans ce sens en confirmant que les dividendes ne seront pas impactés par le cours du baril. L’entreprise devrait voir ses résultats baisser d’un peu plus de 20% en 2016.
À suivre aujourd’hui :
L’indice du climat des affaires Ifo est le principal indicateur économique du jour. En décembre, il avait connu une baisse inattendue à 108,7. Echaudé par cette contre-performance liée notamment au contexte défavorable sur les marchés financiers, le consensus table sur une nouvelle chute à 108,5. Habituellement, cette statistique est abondamment interprétée par les investisseurs donc elle pourrait avoir un impact en matinée sur l’évolution boursière.
Moins important, l’indice manufacturier de la FED de Dallas pour le mois de janvier sera publié à 16h30. Ces derniers mois, les indicateurs régionaux américains ont montré des signes d’essoufflement. A confirmer aujourd’hui.