Groupe de services à la construction, Bilfinger vient de lever 250 millions d’euros sur le marché primaire. But de l’opération : sécuriser le remboursement de son emprunt obligataire arrivant à maturité en décembre prochain.
D’une taille de 500 millions d’euros, celui-ci avait été émis il y a sept ans. A l’époque, la société basée à Mannheim dans le sud-ouest de l’Allemagne avait proposé un coupon de 2,875% pour séduire les investisseurs.
Cette fois, pour lever la moitié de cette somme et sur une échéance pourtant plus courte (cinq ans), Bilfinger a dû offrir près du double de rémunération. Le coupon de son nouvel emprunt, accessible par coupure de 100.000 euros, s’élève en effet à 4,75%.
Et pour cause, les activités de l’entreprise, qui compte plus de 35.000 employés, ont sensiblement évolué, tandis que la notation de sa dette a été abaissée à « BB » chez Standard & Poor’s.
On rappellera que Bilfinger, encore second groupe de BTP allemand au début de la décennie, s'est désengagé de la construction (dont les activités ont été cédées en 2015 au géant zurichois Implenia) au profit des services, se traduisant par des revenus divisés par deux.
Le groupe est aujourd’hui focalisé sur la fourniture de services pour les installations industrielles, les centrales électriques et l'immobilier. Son portefeuille couvre l’ensemble de la chaîne de valeur, allant du conseil, l’ingénierie, la fabrication, le montage, à la maintenance, l’agrandissement des installations, les technologies vertes et numériques, etc.
Prévisions annuelles confirmées
En terme de performances, Bilfinger a signé un premier trimestre conforme aux attentes. Dans les grandes lignes, ses revenus ont dépassé de peu le milliard d’euros, en hausse 9%, tandis que le bénéfice net ressortait à 9 millions, à comparer d’une perte de 24 millions un an plus tôt.
'Nous avons signé un bon début d’année avec un chiffre d’affaires en croissance pour le septième trimestre consécutif’, s’est félicité dans un communiqué Tom Blades, PDG du groupe, qui souligne que les technologies de filtrage permettant d’éliminer les émissions des navires en haute mer, ont soutenu le chiffre d’affaires.
La direction en a profité pour confirmer ses prévisions annuelles, à savoir un chiffre d’affaires de 4,15 milliards d’euros, stable par rapport à 2018. Elle table en outre sur un free cash-flow (les liquidités générées après toutes les charges et engagements à honorer) positif en fin d’année (-4 millions d’euros en 2018).
Il y a un peu plus d’un an, on se souvient que les perspectives de free cash-flow négatives avaient poussé Standard & Poor’s à dégrader d’un cran à « BB » le rating de la dette du fournisseur de services.
L’agence mettait alors en avant les progrès plus lents que prévu dans le cadre du processus de transformation de l’entreprise, ajoutant que le programme de rachat d’actions pesait sur sa trésorerie.
'La reprise tardive de la rentabilité et de la génération de trésorerie, ainsi que les sorties de liquidités pour rémunérer les actionnaires, ont fragilisé les standards de crédit du groupe', soulignaient alors les analystes de l’agence.
'Nous reconnaissons que Bilfinger a mis en œuvre plusieurs mesures structurelles pour réduire sa base de coûts et améliorer sa rentabilité, et a rationalisé sa structure pour permettre une offre globale unifiée de produits et de service'.
Précisons que la perspective « stable » associée au rating reflète les attentes de Standard & Poor’s quant à la capacité du groupe à exécuter son plan de transformation, malgré le retard, soutenu par les prises de commandes et la prévision de free cash-flow positifs en 2019.
Côté actualité, on notera que Bilfinger a annoncé il y a quelques semaines l’obtention par sa filiale britannique d’un contrat de 60 millions d'euros. Celui-ci porte sur la fourniture d'une gamme de services (ingénierie mécanique et électrique, isolation, peinture, traitement de l’amiante…) sur plusieurs sites du groupe pétrochimique SABIC à Teeside au Royaume-Uni.