Les marchés financiers jeudi ont semble-t-il oscillé sans réel entrain. Il est vrai que le trading forex a préféré tergiverser compte tenu de la fameuse moisson de ce vendredi que nous livrera le Département au Travail de la bannière étoilée avec la publication de la batterie de chiffres attenant à l'emploi mensuel outre-Atlantique. On sait que les enjeux des données macroéconomiques divulguées aujourd'hui pourraient prendre un tour crucial puisque selon les résultats, Bernanke pourrait activer d'autres mesures de soutien à l'économie de l'oncle Sam. Pour autant, avant le coup, un troisième plan dit "quantitative easing" instauré par la réserve fédérale n'est a priori guère dans l'air du temps. A moins que la première puissance du monde ne fléchisse au possible sur la foi du rendez-vous de 14h30...
En attendant, les cambistes ont accueilli sans tressaillir le verdict du comité de politique monétaire de la BCE. Le statu quo reconduit sur le refi était largement anticipé comme nous l'augurions la veille dans l'analyse euro dollar. Par ailleurs, la zone du système monétaire unique du vieux sol est en proie à de gros doutes sur la viabilité des initiatives dans la politique de redressement de la crise budgétaire. Au Foxy Trading Club nous le rapportions régulièrement, l'obnubilation des autorités compétentes d'éradiquer l'endettement par toujours davantage d'austérité finirait par connaître un essoufflement et serait à même d'instiguer un net fléchissement de la croissance sur notre rive. Ce danger se précisant par une odeur récessionniste qui embaume dorénavant quasiment une bonne partie de l'Europe, impulse un caractère moins péremptoire à ces coupes drastiques dont le leitmotiv est quelque peu atténué de nos jours au profit de la notion de redonner de la vigueur à l'activité, encore que, les partisans se déclarant favorables à l'alternative ne soient pas vraiment à l'unisson sur les moyens d'y parvenir ! Les débats devraient s'animer dans les prochaines semaines surtout si le scrutin présidentiel en France adoubait Hollande à l'Elysée...
A ce propos que pour le moment les spéculateurs ne daignent pas bouger s'agissant d'une solvabilité hexagonale prête à subir les foudres de la finance : en effet, le socialiste donné vainqueur du duel d'avec Sarkozy dimanche prochain n'a pas empêché la France de réussir une adjudication obligataire à des taux en baisse sur des OAT de long terme comparativement à des opérations similaires en janvier dernier... Est-ce là un baroud d'honneur ? De toute évidence, il sera primordial de suivre la réactions des taux dès lundi quelle que soit l'issue du verdict. En revanche, pour l'Espagne hier, la première levée de fonds après la dégradation de la notation de Madrid par Standard & Poor's s'est plutôt mal passée : les taux se sont donc tendus assez nettement sur le papier ibérique. La banque d'Espagne a annoncé que la quatrième économie d'Europe avait certes emprunté un peu plus que prévu mais que les taux sur les émissions à 3 et 5 ans avaient augmenté en moyenne de 1.5 point par rapport à février lors d'une adjudication semblable. Il s'agit d'une forte pénalité alors que Rajoy risque d'avoir les pires difficultés d'éviter la case "aide internationale" même s'il prétend le contraire.
Draghi depuis Barcelone a tenu un discours ferme en dépit des fortes inquiétudes sur la zone euro. Le Transalpin selon ce que nous déclarions dans un édito précédent tient peut-être rigueur aux banques de ne pas avoir répondu à l'appel des opérations LTRO ; le président de l'institut d'émission se disait encore peu déçu des premiers résultats. Depuis, il a musclé ses interventions en préparant de moins en moins la communauté à des plans de soutien à l'économie... Rancunier Draghi ? En tous les cas, désormais ses assertions sont plus axées vers la garantie de la stabilité des prix sous 2%, mandat essentiel de la BCE, en ayant balayé d'un revers de main toute espoir d'une baisse supplémentaire du loyer de l'argent à court/moyen terme : la réduction des dépenses est devenue de surcroît son credo...
Techniquement la paire phare du marché des changes est toujours sous pression. L'architecture graphique milite à un reflux des cours en direction du 1.3000, plancher essentiel au vu de ce que nous démontrions jeudi dans notre analyse forex. La cassure de l'ouvrage mettrait sous le joug un objectif favorable au dollar grâce à un dessin chartiste de type "triangle rectangle" avec 1.2600 dans la mire in fine. Etant donné les forces en présence, la confrontation intraday peut aboutir à une variation empirique avec pour terminus justement avant le week-end ce palier. Quant au trader plus optimiste, il esaiera de s'affranchir du 1.3200. Hormis la grand-messe de l'emploi us, ce matin sur l'agenda des statistiques nous prendrons acte du PMI des services et des ventes de détail chez les 17. Gare à la volatilité s'il vous plaît.
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