Même si la direction d’Air Berlin assure qu'un dépôt de bilan est hors de question, les obligations émises par la deuxième compagnie allemande continuent d’évoluer à des niveaux très inquiétants.
La tranche remboursable en 2018 se traite aux alentours des 72% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à plus de … 50%. La tranche remboursable en 2019 se négocie pour sa part à 45%, avec un rendement annuel qui dépasse les … 60%.
Toutes deux libellées par coupures de 1.000 euros, ces deux obligations ne sont pas suivies par les agences de notation.
Demande de garantie publique
Pour rappel, ne disposant plus de projet concret en vue de retrouver une certaine rentabilité, la compagnie n’a eu d’autre choix que de demander une garantie publique auprès des Etats régionaux de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Berlin la semaine passée.
Une annonce rendue publique après l’échec des négociations entre Etihad, principal actionnaire d’Air Berlin, et le géant allemand du tourisme TUI, qui étaient supposées aboutir à la création d’une compagnie européenne consacrée aux vols vers des destinations de vacances.
Une structure commune, rassemblant des vols touristiques de TUIfly et de Niki, filiale d'Air Berlin, était visiblement un élément-clé dans la stratégie de la compagnie berlinoise pour réduire drastiquement sa flotte, se recentrer sur le haut de gamme et enrayer une crise devenue chronique, peut-on lire dans Le Figaro.
'Air Berlin dispose de liquidités suffisantes'
Interrogé ce mercredi par l’agence France Presse, un porte-parole de la compagnie aérienne a bien tenté de rassurer, expliquant que ‘dans l'immédiat, il ne s'agissait que d'une demande de principe, une mesure préventive et qu’une faillite était hors de question. Air Berlin dispose de liquidités suffisantes et d'un partenaire fiable avec Etihad, qui lui a assuré son soutien jusqu'à l’automne 2018’, a-t-il ajouté.
De son côté, le ministère de l'Economie fédérale allemand a admis que la situation était « précaire », un porte-parole insistant sur le fait que la condition sine qua non pour une décision de garantie était la présentation d'un plan stratégique pérenne, ce qui, pour l’heure, n'aurait pas été livré.
Air Berlin, qui emploie 8.000 personnes, n’a été en mesure de dégager un bénéfice qu’à une seule reprise au cours des huit dernières années et a clôturé l’année 2016 sur une perte record de 782 millions d’euros.
Au premier semestre de l’année en cours, la situation ne s’est guère améliorée à la vue d’une perte d’exploitation avant intérêts et impôts de 172 millions et d’un chiffre d’affaires qui a diminué autant que le nombre de passagers, à savoir de 7%.
Echéance électorale cruciale ?
Cette demande de garantie publique arrive quelques mois seulement avant une échéance électorale importante en Allemagne, ce qui laisse penser qu’aucun parti n'aurait intérêt à laisser la compagnie s'effondrer. Encore moins à l'approche des départs en vacances, rapporte Les Echos.
Ne serait-ce que pour gêner ses rivaux Ryanair (LON:RYA) et easyJet (LON:EZJ), le leader allemand Lufthansa (DE:LHAG) serait prêt à reprendre son concurrent, mais pas sans conditions. La dette, supérieure à un milliard d’euros devrait être reprise par Ethiad, les coûts actuels devraient êtres réduits, sans oublier bien sûr, l’accord des autorités de la concurrence.