L'économie américaine va-t-elle enfin marquer une réelle embellie ? (par Arnaud Masset)
Malgré l'optimisme de la Fed, les statistiques des deux derniers mois et demi n'ont pas dressé un tableau brillant de la situation de la première économie mondiale. Les chiffres de la production industrielle communiqués la semaine dernière ont fait apparaître une contraction de -0.2% m/m en mai et l'indice manufacturier Empire State s'est établi à -1.98 (prévision médianes à 6). De plus, les données montrent que l'inflation n'a pas augmenté en mai, l'IPC étant ressorti stable en rythme annuel, soit 0.4% m/m, contre 0.1%a/a et 0.5% m/m attendu. L'IPC core a également déçu, à 1.7% sous le consensus de 1.8% a/a.
Le marché est donc de plus en plus convaincu que le deuxième trimestre n'offrira pas un remake des excellentes performances de l'année passée et que la Réserve fédérale attend une amélioration durable de l'économie avant d'enclencher la remontée progressive des taux. La Fed ayant clairement indiqué que sa politique monétaire dépendait des données, les traders ont aligné leurs positions en conséquence. Ils se montrent pour l'instant encore réticents à bâtir des positions longues sur le billet vert et la chute brutale de l'EUR/USD ce matin correspond davantage à un ajustement des shorts sur l'EUR, résultant de l'apaisement des tensions dans les négociations grecques, qu'au coup d'envoi d'un rebond puissant du dollar. Nous pourrions toutefois assister à un retournement de tendance cette semaine, le marché se focalisant sur la politique monétaire de la Fed et les indicateurs économiques US. L'EUR/USD glisse vers le support des 1.1220 (Fibonacci à 31.8% de la baisse de mai) et il lui faudra des statistiques solides pour réussir à casser la prochaine résistance à la baisse. La prochaine zone solide de support se situe à 1.1050/60.
La Grèce tente-t-elle de gagner du temps ? (par Yann Quelenn)
La Grèce a proposé un nouveau plan hier soir afin de faire progresser les négociations. Ce projet comprend une hausse des impôts et la suppression des retraites anticipées. Si un accord n'est pas trouvé d'ici le 30 juin, les retraits bancaires devraient se poursuivre (3 milliards d'euros ont été retirés des banques grecques la semaine dernière) et un contrôle des capitaux pourrait être mis en place, comme ce fut le cas à Chypre.
L'indice Athex Composite de la Bourse grecques s'est envolé de 9% hier, porté par l'espoir d'un accord de dernière minute. Nous restons prudent à cet égard. Compte tenu de la dette massive détenue par les créanciers, ceux-ci ont davantage intérêt à trouver un accord que la Grèce. Rappelons qu'un défaut grec aurait un impact catastrophique, notamment pour l'Allemagne et la France, exposées à hauteur de 57.32 et 42.98 milliards d'euros respectivement. Le pouvoir considérable de négociation d'Athènes est sous-estimé par les marchés. L'avenir de la zone euro est en jeu. De plus, Alexis Tsipras a accru la pression sur les créanciers en rencontrant Vladimir Poutine. La question prend à présent une dimension géopolitique, dans la mesure où la Russie, qui est sous le coup de sanctions imposées par l'Union européenne jusqu'à 2016, a tout intérêt à voir la zone euro s'effondrer. Nous nous attendons donc à ce que la BCE et le FMI s'emploient à boucler un accord principalement pour protéger le bloc de la monnaie unique.
EURUSD La paire EUR/USD est en baisse. Une résistance horaire se situe à 1,1436 (plus haut du 18/06/2015). Une résistance plus forte se situe à 1,1459 (plus haut du 15/05/2015). Un support horaire peut se situer à 1,1151 (plus bas du 12/06/2015). À plus long terme, le triangle symétrique de 2010-2014 favorise un autre mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, nous estimons que la récente évolution sans tendance est une pause de la tendance baissière sous-jacente. Des supports clés peuvent se situer à 1,0504 (plus bas du 21/03/2003) et à 1,0000 (support psychologique). Une cassure à la hausse pourrait suggérer un test de la résistance des 1,1534 (plus haut de la réaction du 03/02/2015).
GBPUSD La paire GBP/USD a chuté nettement vers la ligne de tendance haussière. Nous nous attendons à voir la paire bondir autour de 1,5740 (ligne de tendance haussière). Une résistance horaire se situe à 1,5930 (plus haut du 18/06/2015). Un support horaire est assuré par la barre des 1,5422 (plus bas du 11/06/2015). À plus long terme, la structure technique ressemble à une reprise par la base dont le potentiel de hausse maximum est assuré par la résistance solide des 1,6189 (repli de Fibo à 61%).
USDJPY La paire USD/JPY reste dans une fourchette comprise entre le support horaire des 122,46 (plus bas du 10/06/2015) et la résistance horaire des 124,62 (10/06/2015). Nous anticipons que la paire testera encore ce support. La paire renforce sa dynamique baissière à court terme. Une résistance clé se situe à 135,15 (plus haut de 14 ans). Un biais haussier à long terme sera favorisé aussi longtemps que le support solide des 115,57 (plus bas du 16/12/2014) tiendra bon. Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 118,18 (plus bas du 16/02/2015).
USDCHF La paire USD/CHF poursuit sa tendance baissière vers le support des 0,9072 (plus bas du 07/05/2015). Elle peut rencontrer une résistance horaire à 0,9408 (plus haut du 11/06/2015). La barre des 0,9151 (plus bas du 27/04/2015) assure un support horaire et une résistance horaire plus solide peut se situer à 0,9573 (plus haut du 29/05/2015). À court terme, la paire affiche des plus hauts descendants et, par conséquent, nous maintenons une position baissière pour les prochaines semaines. À long terme, aucun signe ne suggère la fin de la tendance baissière actuelle, après que la paire n'a pas réussi à franchir la barre des 0,9448 pour relancer la tendance haussière. Par conséquent, la faiblesse actuelle est perçue comme une évolution de contre-tendance. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015).